Les revendications de la coordination syndicale reposent essentiellement sur l'augmentation des salaires et l'établissement du statut particulier de l'enseignant. Sur les 5 syndicats qui composent la Coordination intersyndicale de l'éducation nationale, 4 d'entre eux (Unpef, CLA, Satef et Sete de Béjaïa) ont déjà confirmé leur participation à la grève de 3 jours, prévue les 19, 20 et 21 février prochains. Quoique le principe du débrayage ait été retenu récemment par l'ensemble des syndicats de cette alliance, la décision du Cnapest sera donc connue incessamment, au plus tard vendredi prochain, lors de la réunion de la coordination qui se tiendra à Alger. La rencontre en question sera consacrée à l'évolution de la situation dans le secteur à la suite de la grève qui a été massivement suivie par les enseignants à la mi-janvier. En termes plus clairs, si le ministère de l'éducation “continue à camper sur ses positions”, la Coordination intersyndicale prendra la résolution de déposer un préavis de grève, le 11 février, au niveau de la tutelle. Les revendications des 5 syndicats, soutenus par les travailleurs de l'éducation et la base syndicale de l'UGTA, sont connues par les pouvoirs publics. Elles reposent essentiellement sur l'augmentation des salaires et l'établissement du statut particulier de l'enseignant. La polémique suscitée dernièrement par le Chef du gouvernement, également secrétaire général du RND, autour de “l'illégitimité” d'une augmentation de salaires actuellement, vite contestée par les deux partis de l'alliance présidentielle, n'a fait que renforcer la conviction des représentants des travailleurs sur la justesse de leurs requêtes. Pour les membres de la coordination, les salaires des fonctionnaires sont “tirés vers le bas” depuis plus d'une décennie, et les positions “tranchantes” du chef de l'Exécutif ne reposent sur aucun indice relatif à l'évolution économique et sociale. Hier, le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger, Redouane Osmane, a déclaré à Liberté qu'“il n'y a aucune indication fiable sur le coût de la vie”, en déplorant “l'abandon” des études et des enquêtes par l'office national des statistiques (ONS). Il a mis le doigt sur une réalité marquée par “un niveau de vie des citoyens, en général, et des salariés, en particulier, qui a dégringolé d'une manière inacceptable”. “Les travailleurs ne demandent pas uniquement une augmentation des salaires, mais un rattrapage salarial, c'est-à-dire des mesures transitoires en attendant la hausse du salaire de base et du Snmg”, a encore indiqué le responsable du CLA. Ce dernier a aussi critiqué “la position tranchée” des dirigeants et du ministère de tutelle, en justifiant la “posture radicale” de la Coordination de l'éducation par le fait “qu'il n'y a pas eu d'ouverture de canaux de négociation”. Pour Redouane Osmane, mais également pour les autres leaders de la coordination, celle-ci va aller vers la radicalisation des positions et l'élargissement de la grève dans le secteur de l'éducation, dans une première étape, puis après dans les autres secteurs. “Ce n'est ni avec les tribunaux ni avec les menaces qu'on parviendra à trouver des solutions à un conflit social”, a affirmé le numéro un du CLA, avant de conclure : “Il faut que les pouvoirs publics sachent qu'ils n'ont pas affaire à des analphabètes, mais aux couches moyennes qui demandent qu'on compte avec elles.” Il est à remarquer qu'à propos de la question précise des mesures transitoires, la Coordination intersyndicale de l'éducation rendra publiques, le lendemain de sa réunion, ses propositions en la matière. Hafida Ameyar