La route nationale n° 03 reliant le village touareg Tine Fouyé Tabankort (TFT) à In Amenas jusqu'à la wilaya d'Illizi enregistre chaque année de tragiques drames de la route, où des accidents mortels surviennent souvent sur le tronçon appelé le couloir de la mort situé entre le village de TFT et le champ gazier dénommé Groupement TFT. Les deux dernières années ont cumulé un lot de souvenirs douloureux gravés dans la mémoire collective des pétroliers tout autant que la population locale vu le nombre de pertes humaines comptées durant toute l'année et qui endeuillent plusieurs familles pour le reste de leur vie dont 53 pour la seule année 2011. Ces deux années ont pourtant été marquées par la mise en œuvre d'une politique de rénovation des routes nationales traversant la région du Tassili où un programme a été lancé dans ce sens par la wilaya d'Illizi pour le revêtement d'un important tronçon de la RN 3, en collaboration de l'ENGCB, une compagnie nationale spécialisée dans le génie civil. Cette dernière a pris en charge le revêtement en bitume visiblement sans que les normes techniques ou l'étude des impératifs du code de la route ne soient sérieusement pris en compte par les services techniques de la willaya d'Illizi ni prendre en considération l'importance du trafic routier et la prévalence des accidents routiers sur ladite route nationale. La RN3 est en effet quasiment fréquentée jour et nuit par la majorité des camions lourds, semi-remorques et véhicules légers en provenance du nord du pays vers Tine Fouyé Tabankort, Debdeb, Tifernine, In Amenas, Illizi et même jusqu'à Tamanrasset et Djanet. Le projet de revêtement de la RN 3 tel qu'il a été exécuté n'inclut visiblement pas un chapitre qui définit les normes techniques pour mettre en place des ralentisseurs ou dos d'âne avec une distance de 500 m entre chacun comme partout ailleurs. Vu l'absence de ces ralentisseurs, force est de constater que la direction des travaux publics d'Illizi, qui est censée prendre en charge ces détails techniques dans les délais appropriés pour éviter les dérapages liés au manque de normes de sécurité routière, a notamment omis les indications concernant le strict respect de la limitation de vitesse par les usagers comme stipulé par la réglementation routière, cela y va de l'intérêt général et la préservation des vies humaines. Les accidents de circulation de l'axe TFT sont fréquents et tragiques avec une prédominance de l'excès de vitesse utilisé par les chauffeurs de véhicules de poids lourds et de semi-remorques devant les véhicules légers, les grands bolides ne respectent pas le code de la route et omettent de se reposer pour faire plus vite sachant que la fatigue va s'aggravant aux abords de l'axe de la mort en conséquence d'un long et dur trajet reliant Alger à Illizi ou Hassi Messaoud à la Libye via Debdeb en transitant par TFT. L'idée serait d'inciter les camionneurs à se faire assister en cours de route par des convoyeurs, mais aussi d'envisager sérieusement une révision de la largeur des routes nationales sur l'axe saharien. L'élargissement d'une route actuellement rétrécie, sujette à l'ensablement et la densité du trafic peut améliorer la fluidité et la sécurité des axes pétroliers opérationnels uniquement sur deux voies présentement, l'installation de barrages fixes et quotidiens par la Gendarmerie nationale et la mise en place de ralentisseurs sont des mesures indispensables à l'heure où le Grand et l'Extrême Sud connaissent un grand rush dû aux différents projets lancés ça et là, mais aussi aux nouvelles découvertes pétrolières et gazières dans la région. Pour les services des travaux publics et des transports de la wilaya d'Illizi en particulier, il est grand temps d'agir en profonde adéquation avec la réalité du terrain et en incluant dans les meilleurs délais les mesures nécessaires à la sécurisation des principaux axes routiers afin d'éviter de revivre en 2012 et les années à venir les situations cauchemardesques comptabilisées durant les années passées.