La Laddh dit rester mobilisée «pour faire face à la politique répressive qui vise les militants des droits de l'homme». La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a dénoncé dans un communiqué rendu public jeudi, la condamnation par contumace prononcée par le tribunal d'El Bayadh contre Hassan Bouras, membre du comité directeur de la Laddh. «Le 23 janvier 2012, Bouras a été condamné à une année de prison ferme pour offense à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions». La Laddh note que «l'affaire remonte à mars 2011». Ce jour-là, Bouras, en sa qualité de membre de la LADDH, s'est déplacé au siège de la wilaya d'El Bayadh où des enseignants et des garde communaux tenaient un rassemblement de protestation. Voulant accéder au lieu du rassemblement pour s'entretenir avec les protestataires, il fut pris à partie par les éléments de la police anti-émeute. L'officier en poste a informé Bouras que ses éléments agissaient ainsi sur ordre direct du wali en personne. Ce dernier leur a ordonné d'empêcher Bouras de se rapprocher des protestataires, car il s'agit d'«un élément perturbateur». «Les policiers ont confisqué le téléphone portable de Bouras des heures durant», note le communiqué de la Laddh. Et de préciser que «d'après des personnes présentes à l'audience du 23 janvier, c'est l'officier de police qui aurait déposé plainte contre Bouras, et cela en s'appuyant sur le témoignage de trois de ses subordonnés. Aucune convocation n'est parvenue à Bouras concernant cette affaire». Pour la Laddh, il s'agit bien d'un «acharnement judiciaire qui vise à réprimer l'action des défenseurs des droits de l'Homme dans des régions qu'on voudrait maintenir loin du regard de l'opinion publique nationale et internationale». Le communiqué de la ligue, signé par son président, Mostefa Bouchachi, «considère qu'il est grave et indécent que le premier représentant de l'Etat à El Bayadh cible directement et nommément un défenseur des droits de l'Homme dans le but de lui interdire de mener sa mission d'observation et de médiation lors des protestations sociales. Cela devient dangereux, quand un tel ordre se transforme en poursuites judiciaires». La Laddh dit rester mobilisée «pour faire face à la politique répressive qui vise les militants des droits de l'homme. Elle rappelle que l'action des défenseurs des droits de l'homme est protégée par la Constitution algérienne et les standards internationaux, notamment la Déclaration des Nations unies sur la protection des défenseurs des droits de l'homme de 1998».