Un militant des droits de l'homme est maltraité en prison. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, Me Ali Yahia Abdenour, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), rapporte que M.Larbi Tahar, président de la section de Labiodh Sidi Cheikh de la Laddh, incarcéré à la prison de cette localité depuis le 5 octobre 2003, vient de «subir ce mercredi 5 novembre de graves sévices corporels à l'intérieur de la prison». Et Me Ali Yahia Abdenour de faire un lien entre ce fait et la volonté exprimée par le gouvernement, par le biais du Conseil des ministres, d'enclencher une réforme du système pénitentiaire en Algérie. Un discours destiné selon lui essentiellement à la consommation de l'opinion publique internationale, notamment l'Union européenne dans le cadre du partenariat technique pour la réforme de la justice entre l'UE et l'Algérie. Bien que le fax du communiqué soit quelque peu chahuté, rendant sa lecture malaisée, on peut y lire que Me Ali Yahia fait allusion, selon lui, à la grève de la faim entamée par M.Larbi Tahar pour protester contre les mauvais traitements et comportements vexatoires abusifs et mesquins, tels que la confiscation de sel et de sucre de son panier (en plein mois du Ramadan), le fait de se voir dévêtir durant trois nuits de suite. Les raisons de ces traitements humiliants seraient à relier au soutien apporté par M. Larbi Tahar aux syndicalistes du Snapap en grève de la faim au niveau de la wilaya d'El Bayadh. Ainsi, par la voie de son président, la Laddh met en garde l'administration pénitentiaire sur les conséquences de son comportement «inhumain» vis-à-vis d'un militant des droits de l'homme qui n'a cessé de dénoncer les agissements de «la mafia locale et toutes les violations des droits de la personne humaine». En rappelant ces faits regrettables, la Laddh en profite pour dénoncer cet acharnement judiciaire contre un militant des droits de l'homme. Aussi prend-elle à témoin l'opinion publique nationale et les ONG internationales sur la répression subie par les défenseurs des droits de l'homme en Algérie, et en appelle au premier magistrat du pays pour qu'il assume ses responsabilités en tant que garant du respect de la Constitution et des conventions internationales ratifiées par l'Algérie. Et «à prendre les décisions nécessaires contre les responsables de la prison de Labiodh Sidi Cheikh qui viennent de se comporter en voyous». Par ailleurs, la Laddh exige du pouvoir la libération immédiate de Larbi Tahar et demande l'arrêt de toutes ces méthodes policières contre les militants des droits de l'homme. Grâce à ce communiqué de Me Ali Yahia Abdenour, les conditions de détention de M.Larbi Tahar sont ainsi mises sous les projecteurs, plus d'un mois après son incarcération pour des raisons liées à la défense des droits de l'homme en Algérie. La grève de la faim que le président de la section locale de la Laddh a entamée est destinée à attirer l'attention de l'opinion publique nationale sur les mauvais traitements réservés aux militants des droits de l'homme.