Les USA ont fermé hier leur ambassade à Damas et évacué leurs derniers fonctionnaires après de nouvelles violences qui ont fait 37 morts. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, des centaines de blindés de l'armée syrienne prenaient d'assaut la ville de Zabadani, au nord-ouest de Damas. L'ambassade des Etats-Unis à Damas «a suspendu toutes ses activités à compter du 6 février 2012, compte tenu de la poursuite de la violence et de la détérioration des conditions de sécurité», a indiqué le département d'Etat dans un communiqué. Le département d'Etat a précisé que son ambassade et celles d'autres pays ont fait part de leur inquiétude au gouvernement syrien mais que ce dernier n'avait pas répondu «de façon voulue». Dans un entretien à la chaîne NBC diffusé ce même jour, le président Obama a plaidé contre une intervention militaire en Syrie, à la différence de ce que les Occidentaux ont fait l'an dernier en Libye après une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Le président Obama a estimé qu'une solution négociée restait possible et défendu l'attitude de son administration depuis le début de la crise en Syrie en mars dernier, expliquant que Washington réclamait «sans relâche» le départ du régime Assad. «Il est important de résoudre (la crise) sans recourir à une intervention militaire extérieure et je pense que c'est possible», a déclaré le président américain. «Il me semble que de plus en plus de gens en Syrie reconnaissent qu'il est temps de tourner la page et que le régime Assad sent que l'étau se resserre. La question n'est pas de si mais quand» le régime tombera, a expliqué le président Obama. «Pékin et Moscou finiront par regretter leur veto» De son côté, l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Mme Susan Rice, a déclaré à la chaîne de télévision américaine CNN que la Chine et la Russie finiront par regretter le veto qu'elles ont opposé à une résolution des Nations unies condamnant la répression en Syrie. Le veto sino-russe de samedi est «un pieu planté dans le cœur des efforts visant à résoudre pacifiquement le conflit» en Syrie, a déclaré Mme Rice. Ce faisant, Moscou et Pékin ont «considérablement accru le risque de violence (...) et même le risque de guerre civile», a déploré la diplomate, promettant qu'en réaction les Etats-Unis allaient accroître leurs sanctions économiques contre le régime de Damas ainsi que leur coordination avec les pays arabes afin d'isoler le président Bachar Al Assad. «La Russie et la Chine finiront, je pense, par regretter leur décision qui les a vues s'aligner sur un dictateur en fin de vie, dont les jours sont comptés, et qui les a mises en porte-à-faux avec le peuple syrien et l'ensemble de la région», a prédit Mme Rice. L'ambassadeur a rapporté que les diplomates présents à l'ONU, samedi, savaient que la Russie et la Chine allaient opposer leur veto au projet de résolution mais qu'il était «absolument essentiel de ne pas tomber dans le piège de nouvelles manœuvres dilatoires de la part de la Russie». «Nous, les Etats-Unis, nous tenons du côté du peuple syrien. La Russie et la Chine sont manifestement avec Assad», a-t-elle martelé. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé le même jour la réaction «indécente et hystérique» de l'Occident à propos du veto russo-chinois, tandis que Pékin s'est défendu de vouloir protéger le régime syrien. «Nous ne protégeons personne. Nous défendons la justice sur la question syrienne», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Weimin, ajoutant que la Chine «n'accepte pas les accusations» des Etats-Unis sur le veto sino-russe.