Nous sommes confinés depuis 6 jours dans nos maisons, sans gaz ni électricité ni eau potable. Ces intempéries ont montré les limites des installations et des réseaux. Mais aussi l'incapacité des pouvoirs publics à agir ou à anticiper ce genre d'événement. A présent, ils donnent de faux bilans à la radio locale», tonne un représentant des habitants de hameaux et villages de Sid Ali Bounab, dans la commune de Tadmaït, à 18 km à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, qui sont descendus, hier, pour fermer la RN12 à la circulation au niveau du carrefour de Sidi Naâmane, près du village Mouldiouane. Les voies autoroutières ont été fermées dans les deux sens. Ils étaient des centaines de citoyens à descendre dans la rue pour exprimer leur détresse. «Nous avons l'impression que nous sommes abandonnés par les autorités. Nous manquons de tout et nos problèmes ne datent pas d'hier. Seulement, si les autorités avaient pris nos doléances au sérieux, on n'en serait pas arrivé là !», fulmine Ahcen, un villageois d'Aït Kharcha. Visiblement courroucé, un habitant d'Ihidoussen tonne : «On veut des solutions durables, nous en avons marre des promesses de Sonelgaz !» Et de dénoncer «les responsables de la wilaya qui décrivent faussement la situation prévalant sur le terrain lors de leurs interventions sur la radio locale, qui est devenue, du reste, une tribune pour les officiels». L'agence Sonelgaz de Draâ Ben Khedda a été fermée, dans la matinée, avant que les manifestants ne se dirigent vers la route nationale. Cette agence a été prise d'assaut par les citoyens pour demander le rétablissement du courant électrique. Les chutes de neige et les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ont aggravé la dégradation de l'état des routes et fragilisé davantage les installations électriques, déjà obsolètes. «Deux poteaux ont été arrachés et plusieurs câbles sont tombés à terre. Une partie de Tadmaït a vécu sans électricité durant 3 jours avant la réparation du réseau desservant les villages», a indiqué un représentant des villageois. Ni la présence du chef de la daïra de Draâ Ben Khedda ni les représentants du wali n'ont pu convaincre les protestataires de lever le blocage de la route.