Le cadre de vie des habitants des localités de la wilaya de Boumerdès laisse à désirer. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il n'y ait d'action de protestation traduisant le malaise généré par la détérioration des conditions de vie des citoyens de la région. La plupart des projets inscrits durant ces deux dernières années dans le cadre du programme d'amélioration urbaine ne sont pas réalisés.Le directeur de la direction de l'Urbanisme et des constructions (DUC) fait état de 25 projets qui sont en cours de réalisation dont 6 à Boumerdès. Le même responsable ajoute que 71 autres opérations sont en phase d'études dans différentes communes de la wilaya. Ce retard dans la réalisation a été durement ressenti par les habitants des zones urbaines. Ces derniers vivent en effet dans des cités dortoirs, dépourvues de tout. La plupart offre des décors désolants, car elles ne sont pas aménagées et n'ont été dotées ni d'aires de jeu, ni d'espace de stationnement. Aucune localité de la wilaya n'est épargnée. L'exemple le plus édifiant est constaté aux Issers. Les habitants des quartiers du centre-ville pataugent dans des problèmes insurmontables. Les ordures et les eaux usées y sont visibles à chaque coin de rue. Les vides sanitaires des cités Chabani, 48 et 82 logements sont presque tous submergés par les eaux usées, dégageant des odeurs désagréables et très nuisibles pour la santé des riverains. Cela sans parler des baraques illicites jouxtant les arrêts de bus et des monticules des gravats qui disputent la place aux déchets ménagers. Construites au milieu des années 1980, ces cités n'ont connu aucune opération d'aménagement.Le même décor est constaté également du côté du lycée Krim Belkacem et de la cité des 60 logts où l'on se plaint de la dégradation des routes et l'absence des commodités les plus élémentaires à une vie décente. Les résidents avaient, pour rappel, manifesté leur colère au début de l'année, exigeant des solutions urgentes à ces problèmes qui empoisonnent leur quotidien depuis des lustres. Ils se disent durement pénalisés par l'anarchie conjuguée à la prolifération des activités informelles au dessous de leurs appartements. La localité a pourtant bénéficié d'importants projets d'amélioration urbaine, mais la plupart n'ont pas vu le jour. La DUC indique que pas moins de quatre opérations sont en phase d'étude au village agricole Labid, El Khroub, Issers-ville et Lotissement 01. La même situation prévaut également dans la commune de Chabet El Ameur où la plupart des projets programmés sont en stand-by. Les travaux de revêtement des ruelles des agglomérations de Matoussa, Azzouza, Tizi El Bir, Lotissment 2, ne sont pas encore entamés. Les habitants de la région avaient exprimé leur mécontentement devant le siège de l'APC à maintes reprises. Sans résultat. Leur cri n'a pas trouvé d'échos auprès des autorités. Le comble c'est que même les chefs-lieux de commune n'échappent pas à ce constat alarmant qui illustre l'échec des responsables concernant la prise en charge des doléances de leurs administrés. Les informations obtenues auprès de la Duc notent que de nombreux autres projets, prévus dans la daira de Bordj-Menaiel (8), Dellys (6), Boumerdès (17) dont 6 à Tidjllabine et 5 à Corso, ne sont pas encore lancés. Dans la daira de Khemis-El-Khechna, l'ont compte 6 projets en phase d'étude, Boudouaou (9) dont 5 au chef-lieu de la commune. Les quatre communes rattachées à la daira des Issers avaient bénéficié de 14 opérations, mais il n'y a qu'une seule qui est en cours de réalisation à la cité Boudhar de Si Mustapha. Pourtant ce n'est nullement les entreprises qui manquent. Le nombre de soumissionnaires dépasse parfois la soixantaine par projet, affirme le DUC.