Une intervention militaire étrangère en Syrie étant très délicate et peu plausible, on se dirigerait vers l'armement de l'opposition syrienne à l'intérieur du pays, malgré une situation sécuritaire et humanitaire des plus alarmantes ! Ainsi, le blocage diplomatique, après le veto russe et chinois à l'ONU, à une condamnation de la répression en Syrie ouvrirait grand la porte à la militarisation du mouvement de contestation. Des voix, à l'intérieur comme à l'étranger, auraient appelé à armer l'opposition, selon des analystes, tel que rapporté par les agences de presse, sans pour autant citer les opposants ayant émis un tel souhait. Les solutions diplomatiques à la crise syrienne «se sont épuisées et les options militaires sont sérieusement évoquées actuellement», souligne Shadi Hamid, directeur de recherche au Brookings Doha Center. «Il est actuellement question de zones de sécurité, de zones tampon et de couloirs humanitaires», explique-t-il, rappelant que «c'est ce que réclamait l'opposition syrienne». La décision pourrait pourtant s'avérer très dangereuse, la quantité d'armes lourdes en circulation dans le pays étant déjà très importante. Hier, l'armée aurait fait 80 victimes dans des bombardements contre des civils à Homs, alors que 12 militaires auraient trouvé la mort suite à une embuscade de l'Armée syrienne libre (ASL) composée de déserteurs ayant rejoint l'opposition. Des vidéos postées sut le Net quotidiennement montrent de graves violations des droits de l'homme par les deux armées, en possession toutes deux d'armes lourdes. Scénario à la libyenne De plus en plus isolé suite au renvoi de ses ambassadeurs par différents pays, le régime syrien, lui, semble dépassé par les évènements qui échapperaient totalement à son contrôle désormais. Le soutien russe ne semble pas non plus faire le poids face au travail diplomatique acharné de la France et du Qatar, tout deux accusés de vouloir reproduire un scénario à la libyenne et vivement critiqués à cause de leur soutien inconditionnel à l'opposition. Cette dernière, représentée par le Conseil national syrien (CNS), a entamé hier des réunions au Qatar, sous la présidence de Burhan Ghalioun, pour débattre des développements politiques et sur le terrain, ont indiqué des membres de cette instance. Les membres du conseil exécutif du CNS ont décidé de se concerter «avant deux réunions importantes, celle du Conseil de coopération du Golfe et celle de la Ligue arabe» prévues dimanche au Caire, a précisé Mohamed Sarmini, du bureau d'information du CNS. Ils doivent également débattre de la proposition franco-américaine de création d'un «Groupe des amis de la Syrie». Un groupe qui serait «illégitime», selon Moscou. Loin des enjeux de chaque partie impliquée dans le conflit et qui semblent nombreux, la population syrienne s'apprête à manifester aujourd'hui, comme tous les vendredis, pour tenter de déterminer son sort.