La wilaya de Aïn Defla accorde une importance grandissante à la culture de la pomme de terre. La wilaya de Aïn Defla, à vocation agricole, n'a pas encore exploité toutes ses potentialités», a déclaré Boudjemaâ Zerrouk, nouveau DSA au cours d'une rencontre avec la presse. Avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 76 milliards de dinars, la wilaya arrive en 2e position à l'échelle nationale en termes de valeur économique, a indiqué le responsable. Son taux de croissance a atteint en 2011 26,8%, soit +1,2% par rapport à l'année précédente. Le volume de production, toutes filières confondues pour la même période, est de l'ordre de 1,4 million de tonnes, dont 48% pour la production de la pomme de terre, ce qui classe la wilaya de Aïn Defla à la 8e place sur le plan national. Pourtant, il ressort des propos du DSA que tous les indicateurs ne sont pas au vert. L'orateur précisera que l'esprit professionnel est en perte de vitesse, expliquant que des filières sont menacées à cause, notamment, de l'importance grandissante accordée à la culture de la pomme de terre. Selon lui, le tubercule serait un obstacle pour le développement d'autres segments. A titre d'exemple, la filière de l'élevage/lait est en butte à des difficultés nécessitant un plan de redressement urgent. Il s'agit, souligne le DSA, de prendre en charge les préoccupations des concernés qui, selon lui, ont besoin de liquidités pour promouvoir leurs activités. Dans ce sens, la direction des services agricoles propose de revoir le système actuel de paiement en partenariat avec les acteurs du secteur. Des contacts avec le groupe Giplait pour des accords éventuels sont envisagés à ce titre. S'agissant de la production laitière, il a été produit durant l'année 2011, 40 millions de litres, alors que la quantité de lait collectée s'est stabilisée à 3,2 millions de litres. Des rendements en deçà des objectifs qui appellent à revoir les dispositifs en place pour de meilleurs résultats, a encore indiqué l'intervenant. Ce dernier rappellera qu'une partie non négligeable de ce produit prend le chemin du circuit informel, alors qu'une autre quantité est cédée gracieusement, selon une vieille coutume encore en cours dans la région. Par ailleurs, signalons que l'on compte une quinzaine de collecteurs, un nombre jugé insuffisant au regard des potentialités agricoles de cette région, jadis considérée comme un réservoir laitier. L'état des lieux interpelle, fera observer le responsable du secteur. Tout le monde doit s'impliquer. Aussi, les élus au sein de la Chambre d'agriculture sont appelés à jouer pleinement le rôle qui leur est dévolu au sein des 7 commissions. «Ce n'est plus du folklore !», lancera-t-il. Il s'agit de redynamiser tous les segments en axant davantage les efforts sur le volet de la formation et celui de la vulgarisation, a-t-il encore ajouté. A l'heure des bilans, le ton des responsables est empreint de pessimisme qui reflète un certain malaise que d'aucuns comptent dissiper, sachant que le secteur de l'agriculture dans la wilaya de Aïn Defla offre des garanties certaines sur bien des plans, qu'il suffit seulement de bien gérer, estiment des connaisseurs.