Menana Hamadi a 23 ans. La fleur de l'âge mais elle a perdu le sourire car elle a prématurément arrêté de construire son avenir, contrainte par la maladie ou plutôt gagnée par la déprime et la lassitude du fait de ne pouvoir se soigner. A l'orée du bac, elle ne pouvait plus continuer. Elle n'était pas bien dans sa tête. Une tumeur lui ronge l'os au niveau de la mâchoire inférieure. Le mal, sans qu'elle s'en aperçoive, a commencé depuis 8 ans. Au début, des ganglions se manifestaient au niveau de la sphère ORL mais disparaissant aussitôt après un traitement prescrit par un généraliste.On avait donc conclu qu'il s'agissait d'un mal bénin. Jusqu'à ce que, voilà trois ans, une boule, formée sous la mâchoire, et s'avérant rebelle vienne inquiéter plus sérieusement les parents. Menana, depuis, ne se nourrit presque pas. Elle devient anémique et chope l'hépatite A. Elle court de médecin en médecin et de CHU en CHU. Mais le mal persiste. Et voilà quelques mois, des examens approfondis menés de pair par un stomatologue spécialiste et un spécialiste en maxillo facial confirmeront les soupçons : il s'agit d'une dysplasie fibreuse osseuse. Il faut enlever, curer et ensuite installer une prothèse ou procéder à une greffe de l'os. La solution existe donc. Mais les médecins informent les parents de Menana que cela ne peut être réalisé que dans un centre spécialisé doté de l'équipement qu'il faut. Autrement dit, à l'étranger. Ce qui est hors des moyens des pauvres parents qui ont déjà peine à faire face aux soins de trois autres enfants tous atteints de myopathie et dont l'un souffre gravement du cœur. Le père lui-même est souffrant. Il a du prendre une retraite anticipée après une opération du foie. Et la mère est sans activité. Menana ne peut en cela qu'espérer que des âmes charitables lui viennent en aide. Comme elle lance un appel aux associations et aux chancelleries présentes dans le pays pour rendre effective sa prise en charge à l'étranger. Menana peut retrouver le sourire.