Le centre-ville de Chlef offre un visage désolant en matière d'hygiène et de circulation des personnes et des véhicules. Le spectacle des ordures ménagères fait partie du quotidien au point que même l'esplanade de la solidarité, située au cœur de la ville, a fini par devenir un véritable dépotoir à ciel ouvert. Le plus grave est que le lieu en question, sur lequel sont bâtis une stèle commémorative, des commerces et une bibliothèque, a été transformé en « foire commerciale » permanente, implantée dans des locaux précaires où l'on patauge dans la boue et les eaux usées. D'ailleurs, au passage, on est vite frappé à la gorge par une odeur nauséabonde que dégage ce type de bidonvilles construits, tenez-vous, avec l'autorisation des autorités locales. Apparemment, on laisse faire et on ferme les yeux sur ces points noirs du moment que des « citoyens au chômage en ont fait leur gagne-pain quotidien ». Sinon, comment expliquer que des espaces entiers de la ville (rues, trottoirs et places publiques) sont occupés par les jeunes s'adonnant au commerce informel, au su et au vu de tout le monde. On comprend dès lors pourquoi les passants débordent sur la chaussée, gênant considérablement la circulation car, les passages qui leur sont réservés sont soit squattés par ces commerces, soit transformés en terrasses de cafés. L'anarchie est encouragée par l'inexistence de feux de signalisation et de passages protégés pour les piétons, lesquels profitant de cette situation, traversent la voie comme bon leur semble sans se soucier des désagréments qu'ils causent aux automobilistes. Dans ce décor noirci, les femmes ou les jeunes filles, notamment, n'ont plus leur place et évitent souvent de s'y aventurer pour des raisons évidentes. Les marchés publics, notamment les espaces commerciaux des fruits et légumes, n'échappent pas eux aussi aux dysfonctionnements graves qui caractérisent cette grande agglomération censée être la vitrine de la région et la capitale d'une wilaya de plus d'un million d'habitants. Les services de nettoiement de l'APC indiquent, pour leur part, « qu'ils n'y sont pour rien dans cette situation qui est, d'après eux, due en grande partie au manque de civisme des citoyens et aux non-respect des horaires de passage des camions d'enlèvement d'ordures ».