Dans le cadre des activités culturelles qu'entreprend le groupe d'étudiants de la CASL (cultural association of science and learning), une conférence sur les droits de l'homme a été donnée, jeudi après-midi, par Me Kouceila Zerguine, membre du conseil national de la ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), et avocat auprès de la cour, mandataire de l'UNHCR à Alger (Agence des Nations unies pour les réfugiés). S'étant tenue à la bibliothèque centrale de l'université Hadj Lakhdar de Batna, la conférence a tourné sur deux principaux axes: La conformité de la législation nationale avec les traités et pactes internationaux, et les mécanismes onusiens pour la protection des droits de l'homme. Me Zerguine a souligné, lors de son intervention, que l'Algérie est signataire de la quasi-totalité des pactes et traités internationaux relatifs aux droits civiques et internationaux, mais qu'en pratique les instances nationales continuent à désavouer ces engagements par une reconnaissance superficielle des droits de l'homme au moment où l'article 132 de la constitution algérienne reconnaît explicitement la primauté du droit international sur la législation nationale. Par la suite, un débat a eu lieu entre le conférencier et les étudiants qui ont manifesté à cette occasion leur vif intérêt, mais aussi une pertinence inattendue. Par ailleurs, Me Zerguine a tenu à dénoncer, en réponse aux questions d'El Watan, le problème de l'incrimination des Harraga, en contradiction, selon lui, avec le pacte international relatif aux droits civiques et politiques, lequel prévoit la libre circulation des personnes entre les pays. « Les Harraga sont victimes d'un système qui a échoué. Contrairement aux idées reçues, c'est des gens généralement aisés qui n'ont pas trouvé une marge de liberté et des espaces d'expressions », souligne-t-il. Il ajoutera à propos de l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex) qu'il s'agit d' «un organisme destiné à faire en sorte que la surveillance des Harraga se fasse au niveau de leur pays d'origine, pour que si mort il y a, ça sera au-delà des frontières européennes ». Un réseau national d'avocats, dont fait partie notre interlocuteur, a été fondé pour défendre les droits de l'homme, dont le non-respect a eu de tragiques conséquences.