, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), exprime son vœu quant à la modification de la loi concernant l'incrimination des harraga et rejette d'une manière catégorique l'emprisonnement de ces derniers. Contacté hier par nos soins, Me Ksentini a déclaré : «Je suis contre l'emprisonnement des harraga et je souhaite que la loi incriminant ces derniers soit modifiée». Pour lui, «s'il faut les condamner, il faut le faire d'une manière symbolique en leur imposant par exemple des travaux d'intérêt général ou encore leur infliger des amendes, mais sans passer par la prison.» Il estime, en outre, que «pénaliser les harraga en leur infligeant des sanctions telles que la prison ne constitue pas une solution à ce phénomène qui est loin d'être en voie de règlement». Dans le même ordre d'idées, Me Ksenti ajoute qu'»il ne faut pas accabler les gens. S'ils quittent le territoire, c'est qu'ils ont des problèmes sérieux, donc il faut les aider à les régler.» Toutefois, le président de la CNCPPDH nuance son ton : «Nous n'avons pas le droit de nous rendre dans un pays sans passer par les douanes et nous ne pouvons pas voyager sans avoir l'autorisation de le faire.»La solution, pour notre interlocuteur, réside dans la création d'emplois afin d'inciter les jeunes à rester dans leur pays. Certes, l'Etat s'investit beaucoup dans la création d'emplois à travers notamment la création de différents programmes et dispositifs, mais la demande demeure importante et les procédures sont loin d'être faciles.Pour rappel, la loi prévoit dans ce cadre l'emprisonnement de deux à six mois ferme et une amende allant de 20 000 à 60 000 DA.