La wilaya de Ouargla s'apprête à commémorer le 50e anniversaire de la manifestation populaire du 27 février 1962. Cette date emblématique de l'histoire de la lutte anticoloniale est étroitement liée à la question de la séparation du Sahara algérien du reste du territoire national restée jusqu'à la veille de l'indépendance nationale et pendant les différents rounds des négociations d'Evian, le point de discorde entre les Français et les Algériens. L'interruption du dialogue a été l'occasion pour les deux parties d'opérer un tour de force. Le gouvernement français a dépêché le 27 février 1962, Max Lejeune, son ministre des Territoires du Sud, accompagné de plusieurs journalistes dans le but de rencontrer à Ouargla les notables et dignitaires du Sahara supposés prêter allégeance à la France et tourner le dos au commandement de la révolution algérienne qui avait secrètement ordonné l'organisation d'une manifestation grandiose regroupant les 14 quartiers de Ouargla. Les manifestants devaient mettre en avant le drapeau algérien et scander des slogans refusant la séparation du Sud du Nord de l'Algérie, une Algérie unie par ses enfants. C'est ainsi que la délégation française a été dépassée par les événements, alors que l'armée réprimait la manifestation par une intervention musclée et des tirs nourris qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés tandis que des centaines de manifestants ont été arrêtés. 50 ans plus tard, Ouargla se rappelle de ses événements et organise en cette année emblématique à plus d'un titre une grande rencontre sur la lutte populaire dans le sud du pays.