Les intempéries ayant frappé durant plus d'une quinzaine de jours le nord du pays ne sont pas sans conséquence sur le maintien de la hausse des prix des produits agricoles. Cette hausse est estimée à 40% depuis le début des intempéries, d'après l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA). M. Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, n'a pas caché sa crainte quant aux déficits engendrés par les chutes de neige sur les produits agricoles. «Les prix ne vont pas baisser avant le début du mois d'avril, période d'entrée sur le marché de gros des produits des régions côtières et de la Mitidja.» Le marché national connaîtra un manque concernant son alimentation en fruits et légumes. Les tempêtes de neige auront un fort impact sur la qualité des produits qui seront mis en vente. Si certains renvoient la hausse des prix aux intempéries, le porte-parole de l'UGCAA affirme que le déficit en alimentation des marchés de fruits et légumes a commencé une semaine avant les intempéries. Ces dernières n'ont fait en réalité que dévoiler les lacunes dans la gestion de ces marchés. «Il y a une faible production nationale en matière de fruits et légumes», soutient M. Boulenouar qui avance un taux de production de 30%. Le nombre croissant d'importateurs de fruits et légumes ainsi que de viandes illustre clairement l'échec de la politique de production adoptée jusque-là. Les prix ne cessent de se multiplier et les produits de qualité se font de plus en plus rares sur les marchés nationaux. De l'avis du porte-parole de l'UGCAA, les dernières intempéries ont montré qu'il n'y a pas de production suffisante. Elles ont révélé aussi le manque de chambres froides qui permettent d'alimenter le marché en cas de catastrophes naturelles et de coupure des routes. Celles-ci ne sont pas réparties d'une manière étudiée. Où en est le projet de réalisation des réseaux de distribution des fruits et légumes, s'interroge le porte-parole de l'UGCAA ? Ce dernier rappelle que ce projet, inscrit dans le plan quinquennal 2009-2014, porte sur la réalisation de 30 marchés de gros, 800 marchés de détail et 1000 marchés de proximité. Sa réalisation permet d'éradiquer le marché noir, de stabiliser les prix et surtout de créer plus d'un million de postes d'emploi direct. M. Boulenouar renvoie l'écart entre les prix de gros et les prix de détail à l'absence de marchés de proximité. Cette absence demeure aux yeux de ce syndicaliste l'une des raisons de la hausse des prix. Il n'a pas manqué également de dénoncer l'absence de coordination entre les instances gouvernementales, notamment entre le ministère de l'Agriculture et celui du Commerce. D'après ses dires, ce manque de coordination a contribué dans une large mesure à la crise qui secoue le marché national en fruits et légumes. Ainsi, l'UGCAA estime que sur 35 000 importateurs que compte l'Algérie, 50% représentent les importateurs de fruits, légumes et viandes. «Il est plus facile d'être importateur que producteur en Algérie», analyse M. Boulenouar. «Au cours de l'année 2012, l'Algérie pourra importer plus de 14 milliards de dollars de produits alimentaires», estime M. Boulenouar. A l'occasion, l'UGCAA lance un appel au gouvernement afin de repenser sa politique économique, notamment celle relative à la production agricole.