L'entreprise Tango Heineken, située dans la zone industrielle de Rouiba, vit un véritable malaise depuis le déclenchement d'une grève par plus de 250 travailleurs. En débrayage depuis plusieurs jours, les travailleurs de la première brasserie privée algérienne, affectés aux lignes de production et à la maintenance principalement, réclament la répercussion des résultats positifs réalisés par l'entreprise au cours de l'année 2011, selon le syndicat UGTA de l'entreprise, sous forme de prime de bénéfice aux employés. «Nous avons réalisé des chiffres positifs. Les objectifs pour l'année 2011 étaient de 390 000 hectolitres, mais les résultats ont dépassé de loin ces prévisions puisque nous avons produit 413 000 hectolitres», affirme un membre du bureau du syndicat de l'entreprise. Les travailleurs exigent également, dans leur plateforme de revendications, la finalisation de la mouture de la convention collective, en négociation avec les représentants des travailleurs depuis 8 mois, mais toujours inachevée. L'application de cette convention collective mettrait un terme aux conflits récurrent autour du régime indemnitaire et autres avantages sociaux, selon les protestataires. La direction de la brasserie a invité les travailleurs «à une réunion de négociation», mais ils ont rejeté cette proposition. «La direction nous a proposé, lors des différentes rencontres, le versement d'un treizième mois, alors que les travailleurs réclament une prime égale pour tous les salariés, ce qui ne peut être réalisé avec le paiement d'un treizième mois», explique un syndicaliste. Le syndicat dénonce également «les tentatives de déstabilisation et les pressions exercées sur les grévistes menacés de licenciement» et évoque «deux décisions de licenciement abusif envoyées pour abandon de poste». «Sur le bureau du DRH, une trentaine de décisions sont rédigées, mais pas encore adressées», assure notre source. Les travailleurs affirment que «la grève sera poursuivie jusqu'à l'aboutissement de la plateforme de revendications. Nous ne reculerons pas, c'est notre droit et nous n'avons pas peur des intimidations».