En conflit avec le gouvernement algérien à propos du coût de réalisation du Centre des conventions d'Oran, le groupe espagnol OHL menace de recourir à une procédure d'arbitrage commercial. Selon le média espagnol El Confidentiel qui cite Juan-Miguel Villar Mir, président d'OHL, la firme a décidé d'opter pour l'arbitrage face au refus du gouvernement algérien de payer les surcoûts liés à la réalisation du projet. Il faut rappeler dans ce sens que Sonatrach a confié en 2008 à OHL la réalisation d'un centre des conventions pour abriter le GNL16. L'espagnol OHL, qui était confronté au cours de l'appel d'offres au français Bouygues (France), au coréen Keang Nam, au chinois CSCEC et à l'égyptien Orascom, a fini par remporter le contrat d'un montant de 400 millions d'euros et un délai de 24 mois. Le Centre des conférences, qui s'étend sur plus de 8 hectares, devait être la vedette du GNL16. Mais le projet a vite viré au cauchemar pour les organisateurs du congrès. L'infrastructure, qui devait être livrée à la fin 2009, a accumulé les retards et n'a finalement été réceptionnée qu'à la veille du congrès. En plus des retards, le coût du projet a vite augmenté pour atteindre au final 600 millions d'euros. Au cours de la présentation des résultats du groupe la semaine dernière, Madrid Villar Mir a justifié ces surcoûts de près de 50% par la nécessité de livrer le centre avant le GNL16. Il a précisé que le gouvernement algérien s'est engagé par écrit à payer 105 millions de dollars. D'ailleurs les relations entre OHL et le gouvernement algérien étaient loin d'être conflictuelle dans la mesure où l'on avait évoqué, il y a de cela une année, la renégociation des coûts à la baisse à hauteur de 95 millions d'euros. Bureaucratie Le revirement des responsables d'OHL est assez curieux, d'autant plus que ceux-ci affirment continuer à discuter avec les Algériens du reste à payer et qu'ils ont décidé de recourir à un expert indépendant pour un arbitrage. En tout état de cause, ce rebondissement remet au devant de la scène la dernière des affaires les plus scandaleuses ayant entaché l'ère Khelil, et pour laquelle on avait, un temps, évoqué la nécessité d'une enquête. Elle jette également un sérieux doute sur la gestion des gros contrats par les responsables algériens. D'autant qu'OHL n'est pas à ses premiers tracas en Algérie. La firme espagnole avait déjà eu à en découdre avec le département des Travaux publics pour les retards pris dans la réalisation de la deuxième rocade sud d'Alger. En 2007, l'Anesrif avait failli résilier le contrat d'OHL pour la réalisation d'une ligne ferroviaire à cause du retard pris dans le lancement des travaux. A chaque reprise, la firme espagnole accusait la bureaucratie algérienne de reporter la levée des obstacles. Or, de nombreux observateurs ont estimé à l'époque que le groupe ibérique a éparpillé ses capacités de réalisation sur ses nombreux projets en Algérie.