Le président-directeur général de la Cnep Banque, Djamel Bessaï, a souligné hier, lors de son passage dans l'émission « Questions de l'heure » de la Chaîne III de la Radio algérienne, que les formules immobilières les plus demandées sont l'autoconstruction et la cession de particulier à particulier. Le premier responsable de la Cnep Banque a déclaré que 5000 à 6000 demandes sont enregistrées chaque année pour la formule autoconstruction. M. Bessaï ajoute que son institution a opéré un repositionnement stratégique en revenant à sa vocation première qui est l'immobilier et l'habitat. La Cnep Banque, qui compte 7 millions d'épargnants et 5000 salariés, intervient dans le financement des promoteurs immobiliers à l'instar des formules LSP et logements promotionnels et locatifs. Pour les particuliers, l'institution assure des crédits allant de l'acquisition des terrains jusqu'à celle d'un logement neuf en passant par les opérations d'aménagement ou de réalisation. Plusieurs protocoles d'accord, dira M. Bessaï, ont été signés pour la réalisation de 44 000 logements LSP. Pour l'année 2005, 15 000 crédits ont été consentis par la Cnep Banque. L'institution a financé, à titre d'exemple, un projet touristique, le projet de la première cimenterie en Algérie et des promoteurs dans l'immobilier. « Notre vocation est de mettre des finances à la disposition des investisseurs de l'immobilier », réitère M. Bessaï qui évalue le montant supporté par la Cnep Banque dans l'investissement à 48 milliards de dinars et pour les promoteurs à 22 milliards de dinars en 2005. L'invité de la Chaîne III propose de construire des ensembles immobiliers avec des infrastructures d'accompagnement. Pour ce qui est du problème épineux des assiettes foncières, notamment dans les grandes villes comme à Alger, M. Bessaï suggère de délocaliser les unités industrielles qui y sont implantées pour dégager des terrains pour la construction. M. Bessaï précise, cependant, que le problème du foncier doit être réglé en partenariat avec les pouvoirs publics, les promoteurs et les professionnels de l'immobilier. Interrogé, justement, sur le retard qu'accusent les programmes AADL, le PDG de la Cnep Banque impute la responsabilité, notamment, à la qualité des terrains et les études de sol qu'elle nécessite. « tensions et pics » M. Bessaï ajoute qu'un comité de suivi, composé des ministères des Finances, de l'Habitat, en plus des Domaines et des wilayas, s'attelle à trouver des assiettes de terrain. Il y a, aussi, les précautions juridiques, techniques et administratives auxquelles il faut trouver des solutions. D'autres paramètres comme l'exportation du fer et l'augmentation du SMIG viennent se greffer sur le prix d'un logement estimé, par M. Bessaï, à 1 680 000 DA pour un F3. Le délai de réalisation d'un logement se situe entre 24 à 36 mois. Trois programmes (15 000 logements) sont prévus à Sétif. A Bouira et Oran, il y est prévu un programme pour février et mars. La demande de logements AADL était estimée à 80 000 en 2000. Concernant le recouvrement des créances, 4000 dossiers contentieux sont soumis à la justice tandis que le taux du non-recouvrement est estimé, par le PDG, à 10 %. S'agissant de la suspension par la Cnep Banque du crédit pour véhicules, M. Bessaï la considère comme « une bonne décision ». « C'est une décision prise par la direction générale de la banque. Le gouvernement n'a aucune injonction dans cette décision », a précisé l'invité de la Chaîne III qui a évalué le taux de remboursement des crédits à 98 %. Abordant le volet des réformes entamées par son institution, M. Bessaï annonce la mise en place d'un système d'information complet (on line) pour lutter contre la bureaucratie, du chèque sécurisé que prépare la Banque d'Algérie, de la monétique et la diversification des produits. « Le constat par le client de la qualité des services est le meilleur motif de satisfaction », résume le PDG de la Cnep Banque. En conclusion, il dira : « Le logement est un produit marchand. Il y aura toujours des tensions et des pics selon l'offre et la demande. Pour cette raison, je ne crois pas d'éradiquer, à court terme, la crise du logement. »