L'Algérie devra payer plus cher ses importations de blé en 2012. Le rapport trimestriel «Perspectives de récoltes et situation alimentaire» de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a enregistré, en effet, pour le mois de février, un indice en hausse de 1% par rapport au mois de janvier, à 215 points. L'Organisation note que les prix alimentaires mondiaux, ceux des céréales plus particulièrement, ont de nouveau progressé en février dernier pour le deuxième mois consécutif et ce, en raison des mauvaises conditions météorologiques qui ont affecté les principaux pays exportateurs. L'Algérie, dont la consommation nationale de céréales est élevée, puisqu'elle est estimée à 7 millions de tonnes chaque année, a importé, faut-il rappeler, des quantités record de blé l'an dernier (7,42 millions de tonnes) pour reconstituer ses stocks. Elle a importé, au cours de la deuxième semaine de janvier 2012, pas moins de 450 000 tonnes de blé européen. Globalement, les importations de l'Algérie en produits alimentaires ont connu la plus forte hausse (+18,8%), passant de 687 millions de dollars, en janvier 2011, à 816 millions à la même période en 2012, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS). Les «céréales, semoule et farine» ont représenté une augmentation de 44,98%, passant de 204,2 millions de dollars à 296 millions de dollars, durant la même période. Le cabinet international d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG), a indiqué, la semaine dernière, dans une analyse consacrée à l'agriculture algérienne, que si les pouvoirs publics n'arrivent pas à dynamiser la production céréalière locale, «le pays resterait ainsi très exposé à la volatilité mondiale des prix des matières premières». Il fera remarquer que «l'une des priorités de l'Algérie pour l'année 2012 sera d'accroître les investissements dans l'agriculture, à l'heure où le pays cherche à réduire sa dépendance à l'égard des importations, qui ont progressé de 6,8 milliards d'euros l'an dernier». En effet, si la récolte exceptionnelle de 2009 a permis d'atteindre une production céréalière record de 6,1 millions de tonnes, les deux dernières années ont été cependant marquées par une nette régression, puisque la production est retombée à 4,5 millions de tonnes en 2010 et 4,2 millions de tonnes en 2011. Pour l'Afrique, la FAO précise que la facture des pays du continent devrait dépasser les 16 milliards de dollars, tandis que celle de l'Asie est quasiment stable (autour de 15 milliards) et celle de l'Amérique latine recule. Les pays pauvres font face pour la majorité d'entre eux à des productions céréalières attendues en baisse pour cette campagne, alors que la demande progresse, en raison notamment de l'accroissement démographique.