Les propriétaires des fusils de chasse ont du mal à croire aux promesses des pouvoirs publics. Après que le wali de Bouira se soit engagé à rendre les fusils qui sont stockés actuellement au niveau de la wilaya, les concernés viennent d'apprendre que cela ne pourra se faire avant que tous les autres fusils qui se trouvent dans d'autres régions du pays ne soient récupérés. C'est ce qu'a déclaré le commandant de secteur militaire de Bouira aux propriétaires de fusils de chasse, hier matin, à l'issue de la marche populaire qui a commencé depuis la place publique jusqu'à ladite institution militaire. Plusieurs dizaines de personnes y ont pris part. «Le responsable militaire nous a expliqué qu'ils sont en train de préparer les listes à envoyer à la 1re Région militaire pour récupérer les fusils qu se trouvent en dehors de Bouira pour pouvoir commencer la distribution dans au moins une année», ont déclaré les propriétaires. Mais cette autre nouvelle n'a pas du tout convaincu ; elle suscite plutôt de l'incertitude quant à la prise en charge de ce dossier. «Ils nous ont promis, lors de la dernière réunion, qu'ils nous rendraient nos fusils dans les mois qui viennent et qu'ils allaient commencer par restituer ceuxqui sont déjà stockés à Bouira. Et aujourd'hui, ils nous chantent une autre chanson», regrette un septuagénaire. S'agit-il d'une volte-face de la part des autorités ? Un scénario que les propriétaires des fusils de chasse ne veulent point envisager. Par ailleurs, ils se disent même prêts à attendre encore une année. Mais à une condition : les autorités concernées doivent faire un geste de bonne volonté. «Qu'ils distribuent d'abord les fusils qui sont actuellement disponibles, comme cela a été fait dans d'autres wilayas. Après cette opération, nous acceptons d'attendre une année pour avoir le reste», affirment-ils. Ainsi, les propriétaires de fusils de chasse craignent que cette annonce de restitution ne soit qu'un subterfuge pour que les gens aillent voter le 10 mai prochain. «S'ils ne nous rendent pas nos fusils, nous n'irons pas voter», ont-ils menacé. «Nous interpellons les hauts responsables militaires et politiques afin qu'ils donnent une suite favorable à ce dossier», demandent-ils. En signe de mobilisation, ils affirment qu'ils marcheront chaque dimanche, et ce, jusqu'à la concrétisation totale de leur seule revendication, la restitution de leurs fusils.