Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, est attendu, demain pour une visite de deux jours, à Alger pour une visite éclair, rapporte le correspondant de l'APS à Rabat, où le ministre de sa majesté a été reçu, hier, par son homologue marocain et le souverain Mohammed VI. Jack Straw, qui fait, aujourd'hui, un crochet au Nigeria, devrait achever sa tournée dans la région à Alger. Cette visite fait suite aux résolutions de la réunion de travail, qui s'est tenue à Alger le 18 janvier dernier, entre des délégations des ministères algérien et britannique des Affaires étrangères coprésidée par Ramtane Lamamra et sir Michael Jay, respectivement secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérien et chef des services diplomatiques au Foreign Office. Les deux délégations avaient, en effet, convenu, entre autres, d'un échange de visites. Bien que les deux parties avaient essentiellement discuté des dossiers internationaux, comme le processus de paix au Proche-Orient, la crise en Irak et le nucléaire iranien, il n'en demeure pas moins que des questions bilatérales étaient à l'ordre du jour. Il s'agit, notamment, de la coopération dans des domaines aussi variés que l'économie, le commerce, les affaires consulaires et les dossiers judiciaires. Ce dernier point constituerait le thème cardinal de cette visite puisqu'il s'agira de discuter l'éventuelle extradition de terroristes algériens arrêtés en Grande-Bretagne. Un dossier objet d'un examen entre les autorités des deux pays dans l'optique de signer une convention dans ce domaine. C'est, d'ailleurs, l'une des préoccupations examinées, hier, par Jack Straw avec le roi du Maroc, à Ifran, à savoir l'opportunité de la signature d'un accord bilatéral portant sur l'extradition de terroristes marocains arrêtés en Grande-Bretagne. Londres souhaiterait, ainsi, conclure le même accord avec les pays du Maghreb et certains pays d'Afrique. Jack Straw devrait, également, discuter avec les responsables algériens de « la sécurité internationale et de la lutte contre le terrorisme », comme cela a été le cas avec ses hôtes au Maroc. L'arrivée du chef du Foreign Office à Alger intervient la veille de l'accostage du navire de guerre britannique HMS Saint Albans au port d'Alger, le 19 de ce mois, qui donnera lieu à une conférence de presse. Cela étant dit, le chassé-croisé diplomatique américano-britannique dans les pays du Maghreb renseigne, sans doute, sur une offensive stratégique du couple anglo-saxon (Washington-Londres) dans cette sous-région stratégique, aussi bien sur le plan de la lutte antiterroriste que celui de la recherche des accès aux marchés africains. Lentement, mais sûrement, les Américains et les Britanniques sont en train de ravir la vedette à la France, qui a du mal à solder son passif avec les anciennes colonies, notamment l'Algérie.