La délégation américaine du bureau de l'Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient (Middle East Partnership Initiative, MEPI), relevant du Département d'Etat américain, en visite à Alger depuis le 10 février, a rencontré, hier, Omar Belhouchet et Ali Djerri, respectivement directeurs de la publication d'El Watan et d'El Khabar. La délégation a été également reçue par Nadir Bensbaâ, coordinateur de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), et Rabah Abdellah, secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ). Les entretiens ont porté, notamment, sur l'état de la liberté d'expression en Algérie, les relations tumultueuses entre l'appareil judiciaire et la presse, les contraintes que subissent les journalistes dans l'exercice de leur profession ainsi que les obstacles qui entravent le développement des entreprises de presse. Les membres de la délégation du MEPI se sont particulièrement intéressés aux dispositions du code pénal bis, qui sont considérées, à juste titre, comme une véritable épée de Damoclès. Ils ont, en outre, interrogé leurs interlocuteurs sur le nombre de procès intentés contre les journalistes, les délits de presse et... l'attitude des juges face aux journalistes poursuivis pour diffamation. Les éditeurs, de leur côté, ont évoqué les harcèlements politico-administratifs, les cabales judiciaires montées contre les journalistes et surtout la nécessité de libérer des crédits d'investissement pour permettre aux entreprises de presse de se doter de technologie, de moyens techniques et industriels indispensables pour la constitutions d'une véritable industrie de presse. Le coordinateur de la FIJ et le secrétaire général du SNJ ont, quant à eux, expliqué aux membres de la délégation le climat de crise multiforme dans lequel évoluent les titres de la presse indépendante et les conditions sociales et professionnelles aléatoires dans lesquelles « vivotent » les journalistes. Les journalistes algériens, faut-il le préciser, n'ont pas manqué de rappeler la résistance de la presse privée face aux assauts répétés d'un terrorisme aveugle et d'un régime politique qui a, de tout temps, fait peser une chape de plomb sur les médias qui ne plaisaient pas souvent aux dirigeants. Le programme MEPI a pour objectif d'octroyer des minisubventions à la société civile du Grand Moyen-Orient.