A la demande du collectif de la défense, le procès opposant le ministère de la Défense nationale (MDN) à l'ancien premier secrétaire national du FFS, Ahmed Djeddaï, a été renvoyé, hier, au 13 octobre prochain par le tribunal correctionnel de Hussein Dey. Pour appuyer leur demande, les avocats ont exigé la citation des témoins à charge. Le renvoi du procès permettra également aux avocats de mieux préparer leur dispositif de défense. L'ex-n°2 du FFS, faut-il le rappeler, a été poursuivi pour diffamation et outrage à corps constitué, infractions prévues par les dispositions des articles 144, 146 et 296 du code pénal. L'ordonnance de renvoi a été prise par la troisième chambre d'instruction près le tribunal de Hussein Dey inculpant M. Djeddaï pour diffamation et outrage à corps constitué. La genèse de l'affaire remonte au mois de mai 2001 lorsque Ahmed Djeddaï, en sa qualité de premier secrétaire national du FFS, avait animé une conférence-débat à la maison de la presse de Sétif. Au cours de cette sortie médiatique, M. Djeddaï avait abordé les événements de Kabylie, la situation économique et sociale qui prévalait dans le pays ainsi que la question des droits de l'homme en Algérie. Selon une source proche du FFS : « Cette conférence a été couverte par plusieurs titres de la presse mais c'est le compte rendu d'un seul quotidien national qui a servi de pièce à conviction au MDN pour déposer plainte et se constituer partie civile auprès du doyen des juges d'instruction près le tribunal de Hussein Dey ». Les responsables du parti de Hocine Aït Ahmed sont catégoriques : « M. Djeddaï ne s'est jamais attaqué à l'institution militaire en tant que telle. » Il n'a fait, ont-ils expliqué, qu'exprimer une analyse politique découlant de l'activité normale d'un parti politique. Néanmoins, il faut souligner qu'au moment des faits, Ahmed Djeddaï était député à l'Assemblée et qu'à ce titre il bénéficiait de l'immunité parlementaire. Les responsables du FFS ont précisé, par ailleurs, que « le juge d'instruction en charge du dossier avait introduit une demande pour la levée de l'immunité parlementaire de M. Djeddaï, mais cette procédure n'avait pas abouti ». Restée en stand-by depuis le mois de juin 2001, cette affaire a été déterrée juste après la fin du mandat de Djeddaï en qualité de député à l'APN.