La grande agglomération de Mesra est connue à travers le territoire national pour son marché hebdomadaire, dont l'adjudication annuelle peut parfois dépasser les 10 milliards de Cts. Ceci s'explique par l'engouement, jamais mis en défaut, des vendeurs et acheteurs qui s'y rendent depuis les contrées les plus éloignées de l'Est et du Sud du pays. En effet, rien qu'au niveau du marché de véhicules, ce sont plus de 4000 automobiles, de tous âges et de toutes marques, qui prennent place sur l'immense champ qui tient lieu de souk, dont au moins la moitié reste à l'extérieur de l'enceinte. Ce qui provoque un énorme encombrement de toutes les rues et ruelles qui jouxtent le marché. De plus, depuis plus de 15 ans, ce sont les engins agricoles mais aussi les camions et les poids lourds qui se sont ouverts un espace. Toute cette activité est accoudée à un autre espace pour accueillir les marchands de fruits et légumes, de friperie, de pièces mécaniques et de viande fraiche dont l'abattage s'effectue dans un minuscule abattoir. C'est pourquoi, avec ces extensions, le marché a fini par occuper une surface de plus de 200 hectares, dont une grande partie a été soustraitée à l'agriculture. C'est apparemment pour mettre fin à cette anarchie hebdomadaire que la mairie, avec le concours de la wilaya, vient de consacrer une séance de l'exécutif à l'approbation des grandes lignes d'un nouveau plan d'urbanisme. Un plan très ambitieux puisqu'il permet de développer le tissu urbain en puisant sur les espaces disponibles aux alentours immédiats de la cité. Ce projet, qui semble faire l'objet de toutes les attentions de la wilaya et de son premier responsable, va se traduire par le déplacement du marché hebdomadaire vers des terres fertiles situées au nord de la ville actuelle. L'ambition des responsables devrait également doter Mesra de nouveaux ensembles immobiliers qui seront érigés sur les 210 hectares d'espaces incultes et de terres agricoles qui seront dégagés. A lui seul, le nouveau marché devrait occuper un espace utile de 22 hectares, situé à proximité de la rocade nord qui relie Mesra à Mostaganem. S'agissant de la principale activité de la ville, le déplacement du marché n'est pas sans susciter de questions des nombreux habitants dont l'activité principale est liée à ce marché hebdomadaire, qui est le véritable poumon économique de la région. Intervenant lors de la présentation, le wali a demandé au bureau d'étude d'accélérer les procédures afin que le dossier complet soit validé par une session de l'APW, qui devrait se tenir le 10 avril. Pour le chef de l'exécutif, 45 jours sont largement suffisants pour livrer le dossier et passer à l'étape de l'appel d'offres. Il insistera auprès des responsables afin que ce transfert du marché ne provoque pas d'encombrement sur le nouveau trajet. Avec ce transfert, ce seront les habitants de Mesra qui devront aller au marché comme les milliers d'autres citoyens qui y affluent de toutes parts. Situé à seulement 20 km de l'autoroute Est-ouest, le site de Mesra, à l'instar de Mostaganem, ne bénéfice pas encore d'une bretelle rapide qui faciliterait la circulation sur ce tronçon de la RN23 qui se transforme, l'espace d'un vendredi, en un véritable coupe-gorge pour les milliers d'automobilistes, qui se ruent dans un indescriptible désordre sur l'autoroute qu'aucun plan n'aura prévu de relier afin de canaliser cette cohorte de plus de 5000 véhicules qui l'emprunte chaque week-end.