Prise en tenaille entre Mesra à l'ouest, Sirat au sud et Mansourah au nord-est, la petite bourgade de Touahria - 7 800 habitants - se débat dans d'insolubles problèmes. Issue du dernier découpage qui la séparera de Mesra, sa proche et opulente voisine, cette commune ne vit que par et pour l'agriculture. Constituée autour de 10 douars épars, elle ne cache plus son dénuement. Alors que sa position géographique la prédestinait à demeurer un véritable verger à seulement quelques encablures des principales voies de communication, son sevrage d'avec la mairie mère se fera dans une indescriptible précipitation. Par ailleurs, l'émergence de Mansourah, ce village socialiste, puis son érection en chef-lieu de commune, le fertile territoire des Gouaïch qui donneront à la culture populaire l'inégalable Cheikh Hamada deviendra au fil du temps Touahria. Entourée de ses 10 douars qui ont pour nom Ouled Charef, Ouled Hadj Larbi, Gnaïnia ou Ouled Attia, la bourgade ne continue de vivoter que grâce aux parcimonieuses subventions de l'Etat. Sa principale ressource, elle la tire de son agriculture. Disposant d'un terrain de 5 hectares destiné à accueillir quelque investisseur, son enclavement pernicieux ne fait que desservir cette zone d'activité. Son jeune et dynamique maire ne cesse de transmettre les doléances de la population aux autorités locales. Car la petite commune manque de tout. Parent pauvre de Mesra, elle n'héritera de presque rien en matière d'équipements collectifs. Alors que la zone regorge d'eau, il se trouve que plusieurs douars manquent cruellement d'AEP. Car un seul puits ne peut à lui seul suffire aux besoins de cette population. Le forage de 2 puits, régulièrement réclamé par les habitants des douars enclavés, ne cesse de préoccuper l'APC. le désert sur toute la ligne En matière d'équipements sociaux éducatifs, Touahria continue d'abriter une école de type SAS de sinistre réputation, confectionnée en tôles qui ne protègent ni contre le froid ni contre la chaleur. Un centre de soins est bien actif au niveau du chef-lieu, mais sa transformation en véritable centre de santé tarde à se concrétiser. En matière d'électrification, plusieurs familles rurales n'ont pas encore fait connaissance avec les bienfaits de l'électricité. Assise en bordure d'un ancien lit d'oued, la partie basse de la commune, qui abrite les plus beaux vergers d'agrumes du coin, continue de servir d'exutoire au réseau d'assainissement de Mansourah, située quelques kilomètres en amont. L'évacuation par conduite des eaux usées vers le déversoir de Sirat n'a pas encore été complètement réalisée. Ce qui, de manière chronique, provoque une inondation des vergers et une fermeture de la seule voie de communication encore fonctionnelle. En effet, selon des témoignages concordants, c'est plusieurs fois par an et ce, durant plusieurs jours consécutifs, que la route reliant Touahria à Sirat se trouve envahie par les eaux usées. Outre les désagréments vis-à-vis des usagers, c'est le risque de contamination de la nappe qui est redouté. C'est pourquoi les 6 douars qui jouxtent la commune de Bouguirat réclament l'ouverture d'une route qui leur permettrait d'accéder directement à ce chef-lieu de daïra dont le marché hebdomadaire permettrait un meilleur écoulement des produits locaux et un meilleur approvisionnement de la région. Une véritable action de développement durable qui tarde à être inscrite sur les tablettes des priorités.