Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, était l'invitée du forum «Wakafat Tarikhyia» (Haltes historiques) de l'Office national de l'information et de la culture (ONCI), à la salle Atlas de Bab El Oued, Alger. A l'occasion des cinquantenaires des fêtes de la Victoire (Aïd Nasr, 19 mars 1962), et de l'Indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962), Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture a été l'hôte du forum «Wakafat Tarikhyia» (Haltes historiques) - initié par Samir Meftah au sein des espaces de l'ONCI. A propos des acceptions historiques et culturelles de ces célébrations nationales, Mme Khalida Toumi précisera : «L'Algérie indépendante, c'est elle qui a fait du 19 mars (1962), une fête de la Victoire, une célébration nationale, celle du peuple. La défaite coloniale et l'avènement de l'Etat algérien… Un Etat souverain célèbrera ces grandes dates historiques. Un cinquantenaire fêté durant toute une année (2012-2013), et ce, de par un décret exécutif, un budget spécial, des commissions nationales pluridisciplinaires, sous les auspices du ministère des Moudjahidine. Et avec le concours d'autres ministères… Je parle au nom de l'Etat et non pas du pouvoir. Et le haut patronage du ministère des Moudjahidine est une chose tout à fait normale… Mais par déontologie, je ne peux pas parler du programme du cinquantenaire…». «Et puis, ne me demandez pas d'exister par rapport aux autres (français)» Concernant la «commémoration» du cinquantenaire de l'indépendance en France, la ministre de la Culture rétorquera : «Chacun est souverain et roi en son pays. Nous fêtons notre indépendance. Mais comment peut-on fêter le colonialisme ? Nous sommes un peuple qui a souffert de la falsification historique… Et puis, les archives (de l'Algérie) sont en France. On ne veut pas nous les restituer. Et puis, ne me demandez pas d'exister par rapport aux autres (Français). Ce sont eux les bourreaux, et nous les victimes». Quant à la participation du ministère de la Culture au cinquantenaire de l'indépendance, elle dévoilera, à titre indicatif, que la direction cinéma a reçu 150 projets de films, 900 manuscrits enregistrés et un budget (toutes disciplines confondues) de l'ordre de 50% de celui global alloué au cinquantenaire. «Si 100 projets sont retenus en matière de cinéma, nous les soutiendrons, même si cela nécessite une rallonge financière. Et puis, nous avons rallongé le ‘‘deadline'' des dépots de projets jusqu'à la fin du mois d'avril (2012). On veut un maximum de cinéastes, de créateurs. On veut procurer du beau et du sens...», étayera-t-elle. Donner du sens et du beau Répondant à une question portant sur la dénomination «politique culturelle», Mme Khalida Touni indiquera : «Le ministère, son rôle est d'accompagner et créer des conditions de création (culturelle), comme le Festival de la BD, en débloquant un budget, en l'encadrant juridiquement… Ou encore l'investissement du FDATIC et du FDAL encourageant les créateurs et les réalisateurs. La création nouvelle d'une filiale de l'ENAG faisant dans la distribution du livre à travers toute l'Algérie. Et puis, la participation du ministère avec l'Ansej dans la création d'emplois. Une ‘‘politique culturelle'' ? C'est se fixer trois buts : d'abord, des objectifs très clairs, se doter de moyens et d'encadrement juridique et un budget et des infrastructures… Et puis, donner du sens et du beau !». Quant au statut pour la culture, elle soulignera : «Je ne suis pas d'accord que l'argent public soit ailleurs.» Au chapitre du problème récurrent des salles de cinéma (fermées), Mme Khalida Toumi déplorera : «J'ai évoqué le problème des salles de cinéma à l'APN. 75% de ces salles dépendent des collectivités locales, et elles ne veulent pas les restituer. Ces salles sont soit fermées, soit détournées en tant que bien de l'Etat en bien privé. Comme cela s'est fait ici (Bab El Oued) à l'époque du FIS (gérant les communes dans les années 1990)».