Les responsables de l'union syndicale (UGTA) de la zone industrielle de Rouiba remettent en cause le pacte économique et social, signé en 2006 avec le gouvernement. «Nous sommes constamment ''agressés''. Ce pacte qui a été mis en œuvre en 2009 n'a rien apporté pour les travailleurs. Certains responsables l'utilisent comme prétexte pour nous empêcher de revendiquer nos droits», a déclaré Messaoudi, secrétaire général dudit syndicat hier à Rouiba. Intervenant devant plus de 350 travailleurs de la brasserie du néerlandais Heineken, M. Messaoudi souligne que cet accord avec le gouvernement est devenu un véritable frein qui dissuade les travailleurs de protester pour améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. Les travailleurs ont brandi des pancartes réclamant le départ du DRH et la cessation de la hogra en milieu professionnel. Ils exigent également l'installation du conseil de participation et l'application des clauses contenues dans le pacte en question, qui vise à promouvoir la croissance économique dans un climat de paix et de stabilité sociales. «Le gouvernement n'a pas respecté ses engagements. On a saisi l'inspection du travail à maintes reprises pour intervenir auprès des entreprises qui n'ont pas encore installé leur conseil d'administration, mais aucune réponse ne nous a été accordée à ce jour. Et à chaque fois qu'on vient réclamer, on nous invoque ce fameux pacte social», déplore M. Messaoudi avant de dénoncer le manque de dialogue et de concertation avec le partenaire social, pourtant mentionnés dans l'accord. Les travailleurs ayant pris part au rassemblement ont tenu par ailleurs à dénoncer le rappel des retraités et l'augmentation excessive du taux d'IRG prélevé sur leur salaire. «On nous enlève plus de 50% du salaire de base. Si on fait un petit calcul, on trouve qu'il n'y a jamais eu d'augmentation de salaire pour les simples travailleurs. De même pour les retraités qui ont eu une augmentation (10%), qui ne suffit parfois même pas pour l'achat d'un kg de viande», s'indignent-ils.