Trois enfants âgés de 11 à 12 ans ont été retrouvés morts par pendaison, dimanche et lundi derniers, dans trois villages de la wilaya de Tizi Ouzou. Les familles des victimes, traumatisées, disent ne pas comprendre un tel geste auquel elles ne s'attendaient nullement. La population est également sous le choc devant ce phénomène ; la stupeur est perceptible dans les villages endeuillés. Deux décès par pendaison – un collégien en 1re année moyenne et un écolier de 4e année primaire – ont été enregistrés lundi, entre 17 et 18h, dans les communes d'Irdjen et Tizi Rached, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Mohand Akli Henna, Sadek pour les membres de la famille, 11 ans, un collégien du village d'Ibahlal, dans la commune d'Irdjen, s'est donné la mort dans sa chambre, selon le témoignage de ses proches. Nul n'avait décelé un comportement suicidaire chez l'écolier, assurent les villageois. Quant au deuxième garçon, Zidane N., 12 ans, écolier à Ikhriven, dans la commune de Tizi Rached, il a été découvert par ses camarades qui jouaient peu avant, avec lui, une partie de football. Il était pendu à une poutre à l'aide d'une courroie en plastique, dans une huilerie désaffectée, près de chez lui. Dimanche dernier, il était 21h lorsque le corps frêle de D. Mohamed, du village d'Adrar Aït Qodia, dans la commune d'Aghribs, a été retrouvé par des jeunes, non loin du village, pendu à un arbre à l'aide d'une corde. Elève de 5e année primaire, l'écolier était avec sa mère, à la maison, vers 18h, avant de sortir sans préciser sa destination. Il venait de se chamailler, comme tous les enfants de son âge, avec un garçon du même village, raconte l'un des villageois qui ont donné l'alerte à la Protection civile. Les villageois choqués Les habitants du village d'Ibahlal étaient, hier, sous le choc après l'annonce du décès du collégien Sadek. «Personne n'imaginait que cet enfant allait commettre un tel acte», nous a confié, la mine défaite, un proche de la victime. Une atmosphère de consternation régnait dans cette bourgade. «Il est rentré lundi en fin de journée. Puis, un peu plus tard, on a appris qu'il s'était pendu à l'intérieur de sa chambre. Cette épreuve est très difficile pour nous tous. On n'arrive pas à comprendre pourquoi cet enfant s'est donné la mort alors qu'il était bien dans sa famille. Il ne manquait de rien», a ajouté, avec beaucoup d'émotion, un père de famille. Sur la placette du village, toutes les discussions tournaient autour du décès de ce collégien, fils de commerçant. «C'était un garçon très calme, qui respectait tout le monde», nous a confié un voisin de la victime, visiblement toujours sous le choc. Un collégien que nous avons rencontré sur les lieux nous a expliqué que le défunt était très estimé par ses camarades. «Il n'était pas du genre à préférer la solitude. Il avait beaucoup d'amis au CEM», nous a-t-il dit en retenant difficilement ses larmes. A quelque 3 km d'Ibahlal, dans la commune de Tizi Rached, à Ikhriven, un autre collégien a mis fin à ses jours, lundi en fin d'après-midi. C'est la même atmosphère de stupeur. «Il a été retrouvé pendu à l'intérieur d'une ancienne huilerie. C'était un enfant qui n'avait pas l'habitude de s'isoler. Il était toujours avec d'autres garçons du village, en train de jouer», témoigne un jeune du village. Une vive émotion se lisait sur les visages lorsque la dépouille du garçon est arrivée, vers 17h, acheminée depuis le CHU de Tizi Ouzou.