Le réalisateur algérien Ahmed Rachedi ne comprend rien à la démarche des autorités qui s'apprêtent à finaliser le programme de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Le réalisateur, qui intervenait hier lors d‘une rencontre organisée à la salle Atlas à Alger, s'est interrogé sur l'absence de projet de film sur le colonel Lotfi ou Larbi Ben M'hidi. Son projet consacré à Krim Belkacem, l'une des grandes figures de la Révolution, qu'il a proposé, est resté sans suite. «Je ne sais pas où est le problème. Le scénario a été validé par les commissions de lecture des ministères de la Culture et des Moudjahidine qui ont demandé quelques légères modifications qui ont été prises en compte», dira-t-il, cité par APS. Sur une liste de 230 projets annoncés, M. Rachedi se demande aussi pourquoi uniquement un seul, à savoir celui consacré à Zabana, a été retenu. Pour lui, le cinéma doit aborder les thèmes restés tabous jusque-là. Il a mis l'accent sur la nécessité de consacrer des productions filmiques aux héros de la Révolution. «Chacun de ces martyrs mérite plus qu'une œuvre cinématographique», a-t-il insisté, soulignant que «la France a produit 93 films sur Napoléon». En outre, il a estimé que de nombreux aspects sont tout de même restés inexploités comme le Congrès de la Soummam et les grandes batailles menées par l'ALN contre le colonialisme. M. Rachedi n'a pas raté l'occasion d'évoquer les difficultés rencontrées par les réalisateurs pour le tournage de films sur les héros de la guerre de Libération, citant notamment l'absence de documents écrits ou d'ouvrages historiques. Selon le réalisateur de L'Opium et le bâton, il n'existe aucun livre sur Mustapha Ben Boulaïd, tout comme il n'y a qu'un seul et unique ouvrage sur Krim Belkacem.