Les occupants de l'immeuble situé à proximité du marché couvert «Zakaria» à El Harrach se plaignent de l'absence des autorités locales. Six familles occupant un immeuble vétuste, sis à la rue Deghiche Boualem (ex-rue Chanzy), sont en danger de mort. La situation, déjà critique, de ces familles totalisant 50 membres, a empiré le 7 mars vers 17h, au moment de l'effondrement d'une grande partie du plancher de l'immeuble. D'après M. Mourad, un représentant des locataires, ce fait est survenu juste après la sortie de l'officier de police sollicité pour établir un constat. «Un bruit assourdissant s'est fait entendre au moment de l'écroulement du plancher. Par chance, les femmes qui avaient l'habitude de se réunir à cet endroit pour discuter étaient chez elles. Cette fois-ci, nos voisins ont eu la vie sauve, mais ils ont eu la peur de leur vie. A l'extérieur, les personnes qui se trouvaient près du marché couvert Zakaria couraient dans tous les sens», a indiqué ce représentant. Pour mieux exprimer le désarroi des résidants, un autre représentant a insisté pour nous faire visiter l'intérieur du vieil édifice élevé sur un niveau abritant un magasin fermé appartenant à un particulier.L'accès se fait par un escalier métallique qui conduit à l'étage supérieur. Tout autour, l'espace occupé par les six familles et auquel on a donné, à tort, l'appellation d'«appartement», n'a rien d'une habitation. Globalement, la structure présente des signes de dégradation avancée. Partout, des fissures sont visibles et font craindre le pire. La partie restante du plancher menace de s'écrouler à tout moment. Pour rejoindre leur minuscule appartement, certains locataires se sont frayé un passage à travers une partie retranchée de l'espace intime du voisin. En bas, à quatre mètres, le parterre du magasin scellé par la police est visible. Le sol est encore jonché de quelques débris. Des canalisations endommagées déversent des eaux usées, et dégagent une odeur nauséabonde. «Vous avez vu de vos propres yeux. Nous n'avons rien inventé. L'édifice menace de s'écrouler à n'importe quel moment. Nous sommes exposés à un danger de mort. Hormis la police et les pompiers qui nous ont assistés, nous n'avons rien vu venir de la part des autorités locales pendant ces terribles moments. Le maire nous a demandé de patienter que notre dossier soit transmis aux autorités compétentes. Nous n'avons pas où aller. Nous avons peur pour nos enfants, pour nos familles et pour nous-mêmes. Malgré cela, nous nous sommes comportés en bons citoyens, même si nos conditions de vie sont lamentables», a déclaré ce locataire prostré. Le P/APC d'El Harrach, M. Abzar, contacté par El Watan, a tenu à rappeler que l'APC n'est pas habilitée à prendre des décisions concernant le relogement. «Pour ce cas précis, nous avons joué un grand rôle. Tout d'abord, je précise que cet immeuble a été classé ‘‘orange 4'' juste après le séisme de 2003. Mais, après les travaux de réhabilitation, l'immeuble commençait à s'effriter. Récemment, j'ai saisi les services de l'OPGI. J'ai pris la sage décision de solliciter le CTC pour une expertise, car j'ai voulu vraiment aider ces gens. J'ai saisi ensuite la wilaya déléguée en joignant l'arrêté de mise en péril. A l'occasion, j'affirme que le wali délégué est disposé à aider les occupants de cet immeuble, tout en rappelant que seul le wali d'Alger est habilité à prendre une décision concernant le relogement. Je précise que nous avons constitué un dossier, je demande donc aux occupants de patienter. Je les rassure qu'ils sont en instance de relogement», a déclaré le P/APC. Abordant d'autres cas, le magistrat communal avance le nombre de 72 familles occupant des immeubles menaçant ruine (IMR). «J'ai établi pour chaque immeuble un arrêté de mise en péril. J'ai appliqué la loi. Si la solution était entre mes mains, je ne les laisserais pas dans ces habitations. Mais, il est interdit de les caser dans une école et eux-mêmes refusent l'évacuation temporaire. Je suis un représentant des citoyens. Je veux bien les aider. Maintenant, les dossiers sont au niveau de la wilaya déléguée. Concernant les situations d'urgence, le wali d'Alger est en train d'étudier les dossiers en vue d'un relogement immédiat», a encore rassuré l'élu local.