Le jeune homme de Saoula, admis à l'hôpital Lamine Debaghine de Bab El Oued (Alger) après avoir été interpellé par des policiers, est décédé dans la matinée d'hier. Dans le quartier, qui a connu deux jours d'émeute suite à l'interpellation musclée de Toubal Saïd, 32 ans, c'est la consternation. Tout le monde s'interroge sur les circonstances exactes de la mort de ce jeune du quartier de Saoula et sur la réaction jugée «démesurée» des policiers qui l'auraient brutalisé. L'incident remonte au 19 mars, lorsque des policiers ont voulu interpeller, sur la route de Draria, Toubal Saïd. «Des policiers en civil ont interpellé Saïd qui s'apprêtait à prendre le bus pour rentrer chez lui. Croyant avoir affaire à des agresseurs, nombreux sur cette route, il s'est enfui. Selon la police, qui l'a poursuivi, le défunt se serait cogné la tête en tombant par terre. Mais le médecin a expliqué aux parents de la victime qu'il avait reçu un coup de crosse à la tête. Le pire, c'est que la BMPJ du quartier, appelée en renfort, a emmené le jeune au commissariat où il aurait été laissé pour mort sur un banc. La police a fini par le faire transporter chez lui. Ses parents qui croyaient, dans un premier temps, qu'il dormait, l'ont transporté à l'hôpital Maillot (Lamine Debaghine, ndlr) de Bab El Oued, où est il tombé dans le coma après une opération qui a duré sept heures», raconte Nabil, voisin de la victime. Et de faire part du chagrin immense d'une famille appréciée par l'entourage. Selon les voisins, Saïd était un jeune «sans histoire et ne méritait pas une telle fin». «Saïd n'avait pas d'antécédents. Il aidait son frère dans leur magasin d'alimentation générale, au centre-ville de Saoula. Il était gai et tout le monde, dans le quartier, l'appréciait. Il avait même une licence de football et participait régulièrement à des tournois, comme ces derniers jours», révèlent des voisins. Des incidents ont éclaté entre policiers et jeunes des quartiers de la commune. La DGSN assure que l'affaire suit son cours. «L'enquête est en cours. Le médecin légiste est mis à contribution pour connaître les circonstances exactes de la mort de Saïd Toubal. Nous continuons d'affirmer que le jeune homme qui s'est enfui à la vue de la ronde est tombé d'un talus. Il n'a jamais été malmené par nos éléments. C'est au lendemain de l'interpellation qu'il a eu un malaise», assure le chef de la sûreté de wilaya d'Alger par intérim, M. Berrached.