La tension est toujours vive à la commune de Saoula, suite à l'incident survenu il y a quelques jours au jeune Saïd Tobal. Bavure policière ou simple interpellation ayant mal tournée, une enquête est actuellement en cours pour éclaircir tout cela. Saïd, qui se trouve actuellement entre la vie et la mort au niveau du CHU Lamine-Debaghine à Bab El-Oued, aurait été, selon le témoignage de sa mère, victime d'une arrestation musclée «sans aucun motif apparent» par les services de la police judiciaire de cette agglomération urbaine. «Rien ne justifie qu'ils le battent comme un chien», s'est indignée sa mère ; rencontrée à son domicile, elle revient sur les détails de l'incident. Elle atteste que le lundi 19 mars, vers les coups de 19h30, «j'ai été surprise de voir mon fils par terre, les vêtements déchirés et presque inconscient». «On l'a fait rentrer à la maison et là il a commencé à me raconter ce qui s'était passé». Sous le choc, elle relate : «Saïd est sorti à 11h lors de cette fameuse journée pour voir des amis ; arrivé au niveau du chemin avoisinant le stade situé sur la route menant à Sebala, quatre personnes l'ont sommé de s'arrêter alors qu'il parlait au téléphone.» Mme Tobal affirme que son fils a pris la fuite, de peur de se faire agresser. Elle précise que son fils avant d'entrer dans un coma profond lui aurait confié que les quatre personnes étaient des agents de la police judiciaire de la localité. Le jeune Saïd a été transporté en urgence à la polyclinique de Saoula ; les urgentistes, selon plusieurs témoins, l'ont immédiatement transféré au service de neurochirurgie de l'hôpital Lamine-Debaghine, où l'on a constaté des côtes fracturées, une moelle épinière endommagée et des fractures au niveau de la colonne vertébrale au niveau de la vertèbre 6 et 7. L'entourage de ce jeune, connu pour son calme et sa courtoisie, est toujours sous le choc, et affiche une incompréhension quant aux conditions de son arrestation. En attendant le rapport final de l'enquête, la famille a déposé une plainte au niveau du commissariat pour coups et blessures et demande aux autorités responsables d'appréhender les coupables de cet acte «inhumain» qui risque de briser la vie d'un jeune citoyen sur «le point de se marier et fonder un foyer». Notons qu'en dépit de l'instruction donnée par le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, suite à l'agression de deux journalistes par des policiers, certains ne se sentent apparemment pas concernés !