Le niveau des deux barrages s'est quelque peu relevé suite aux dernières chutes de pluies, si l'on en croit les estimations de la direction de l'hydraulique. L'ouvrage de Sidi Yacoub est passé de 15 millions à 20 millions de mètres cubes et celui d'Oued Fodda de 1 million à 4 millions de mètres cubes. Toutefois, ces quantités restent très en deçà des capacités de stockage de ces infrastructures, qui s'élèvent respectivement à 280 millions et 106 millions de mètres cubes. Dans ce dernier volume, il est à signaler que la vase n'est pas prise en ligne de compte puisqu'elle a été déduite de la quantité que peut contenir ce barrage, suite à l'étude effectuée dans ce sens par un organisme hollandais spécialisé. De l'avis du directeur de l'hydraulique, ces apports, même s'ils sont relativement appréciables, ne répondent pas tout à fait à l'attente des pouvoirs publics et des gestionnaires du précieux liquide. « Les précipitations restent tout de même insuffisantes et il va falloir inverser la tendance. Au lieu de continuer à dépendre des barrages, nous allons revenir à l'ancien système d'approvisionnement à partir des forages, en particulier pour les grandes villes, telles que Chlef, Chettia et Ténès », déclare-t-il. Il nous apprend à cet effet qu'un vaste programme de réalisation et de réhabilitation des forages est en cours dans la région et sera achevé avant la fin de l'été prochain. « C'est un apport très important qui nous permettra de faire face à la demande sans cesse croissante, surtout durant la période des grandes chaleurs », précise-t-il encore. Demandes rejetées Cependant, comme appoint dans l'AEP de certaines localités, le barrage de Sidi Yacoub n'en reste pas moins le principal ouvrage d'approvisionnement d'autres communes, en l'occurrence celles du nord-ouest et du littoral qui souffrent de l'absence de ressources hydriques. Le risque d'une sécheresse persistante, en particulier au niveau des deux barrages, a également poussé les autorités en charge du dossier à changer d'option en matière d'irrigation qui est, depuis 2004, assurée au moyen de forages et de retenues collinaires existantes. Les fellahs qui en sont dépourvus, au nombre d'une trentaine, ont sollicité à plusieurs reprises l'autorisation pour réaliser de nouveaux puits mais, leurs demandes ont toutes été rejetées par la commission ad hoc mise en place à cet effet par la wilaya. Le refus est motivé soit par le rabattement de la nappe phréatique, soit par la présence de leurs exploitations agricoles à proximité des forages alimentant les populations locales. Toujours est-il que les agriculteurs de la plaine du Cheliff doivent compter une nouvelle fois sur leurs propres moyens pour sauver leurs cultures car, le barrage d'Oued Fodda, destiné principalement à l'irrigation, est presque à sec puisqu'il ne contient que 4 millions de mètres cubes pour une superficie agricole dépassant les 5 000 hectares.