Trois mois se sont déjà égrainés d'un mandat pour lequel les élus locaux ont été investis à la faveur des élections partielles de novembre dernier, et à ce jour, nombre de communes n'ont pas encore vu l'ombre d'une délibération animer la vie locale. L'activité de ces Assemblées se résume à une guéguerre entre des listes au gré des alliances pour « le contrôle du pouvoir local ». En ce sens, le cas de la commune de Tizi Ouzou (23 sièges : 6 FFS, 5 FLN, 4 RCD, 4 RND et 4 indépendants) est édifiant. Un groupe d'« opposition », formé en fédérant une douzaine d'élus (RCD, RND et indépendants notamment), est arrivé à rejeter à trois occasions la composante de l'exécutif formulée par le P/APC depuis son installation à la tête de la commune, le 10 décembre dernier. Et ce n'est que mercredi dernier que les organes de gestion de la commune ont pu être installés, apprend-on. Un compromis qui semble mettre l'APC de Tizi Ouzou à l'abri des tiraillements ayant miné jusque-là la stabilité de cette commune, chef-lieu de wilaya de surcroît. Mais le rapport de forces étant dans une configuration d'équilibre instable avec 11 élus aux commandes et 12 dans l'opposition, cet « arrangement » est sujet à caution à chaque assemblée délibérante, laissant planer le spectre de la mésentente sur la commune. Autre commune, autre cas de figure : l'APC de Makouda (11 sièges : 3 FFS, 3 RCD, 3 FLN, 2 indépendants) vit au rythme d'une lutte de succession enclenchée par 8 élus en rupture de ban avec le P/APC et ses deux colistiers, sous la bannière du FFS. Dans un rapport, datant du 16 janvier dernier, adressé au wali de Tizi Ouzou, ces 8 élus contestataires rappellent que « depuis l'installation de D. Hocine en qualité de P/APC de Makouda en date du 4 décembre 2005 à ce jour, il demeure incapable de former une majorité au sein de l'assemblée afin de permettre le fonctionnement normal de notre institution ». Plus loin, les détracteurs du maire annoncent avoir « décidé le retrait de confiance à ce P/APC et l'élection d'un nouveau président et la formation de l'exécutif et des commissions communales ». En effet, une tentative de destitution de Hocine D. a été formulée en date du 16 décembre dernier mais invalidée par l'administration « dans le fond et dans la forme ». Pour sa part, le maire de la commune de Makouda soutient « avoir vainement tenté d'associer le reste de mes collègues élus à la gestion de l'APC. Aucune réponse ne m'a été rendue pour cette démarche ». « Il fallait contester mon installation lors de la séance officielle le 4 décembre dernier en présence du wali et non aujourd'hui », précise-t-il. Pour l'heure, les trois élus du FFS ne peuvent, à eux seuls, prétendre formuler la moindre proposition à l'assemblée pour délibération au risque d'être rejetée par les 8 autres élus de l'opposition. Ces derniers attendent la réponse de l'administration à leur nouveau vote de défiance au maire formulé le 16 janvier dernier au terme d'une réunion publique, que le maire dit « avoir levée en raison du risque de dérapage existant » et que les 8 élus ont poursuivie pour pouvoir destituer le P/APC.