Issue du dernier découpage administratif de 1991, la daïra de Tizi Gheniff ne possède pas encore, malgré ses treize années d'existence, tous les services et toutes les administrations nécessaires. En effet, située à l'extrême sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, limitrophe des wilayas de Bouira et de Boumerdès, cette localité de 46 000 habitants est dépourvue d'une unité de la Protection civile, alors que les citoyens ne cessent de la réclamer auprès des autorités locales. « Il y a quelque temps, nous avons proposé un site aux responsables de la Protection civile, mais ces derniers n'étaient pas satisfaits de notre offre , trouvant que le site était exigu », nous confie cet ex-élu de l'APC. Au demeurant, ce besoin vital pour cette daïra est des plus urgents, d'autant plus, comme nous l'expliquent de nombreux citoyens, les multiples accidents nécessitent très souvent l'intervention des sapeurs-pompiers qui doivent se déplacer depuis Draâ El Mizan. Ainsi, Rabah M., chauffeur de taxi sur le tronçon Tizi Ghennif-Drâa El Mizan, traumatisé par les accidents de la circulation dont il a été témoin, raconte : « Des accidents de la circulation surviennent entre Chaâbat El Ameur et Drâa El Mizan où la RN 68 est en fait toujours un chemin avec le même tracé de la période coloniale. Le danger de cette route vient de ce que sa chaussée est bordée, des deux côtés, par des arbres (des frênes et des eucalyptus ) que des chauffeurs, pour une raison ou une autre, percutent de plein fouet. » Ainsi, ajoute-t-il, « plusieurs fois nous étions impuissants pour retirer les occupants des voitures car il nous fallait un matériel adéquat que seule la Protection civile possède ». Plus dramatique est le vécu des citoyens de la commune de M'kira qui se retrouvent éloignés de tout, du fait de leur enclavement. « En cas d'incendie, il faut compter plus de deux heures pour que les pompiers interviennent, alors que s'il y avait une unité à Tizi Gheniff, une demi-heure suffirait », nous déclare cet homme d'un âge mûr qui nous cite également les cas de suicide qui auraient pu connaître un tout autre sort, s'il y avait une intervention rapide des concernés. Par ailleurs, de l'avis tant des responsables locaux des deux communes de Tizi Ghennif et M'kira et de tous les citoyens interrogés, l'installation d'une unité de la Protection civile dans la localité est une nécessité.