Le mois de septembre est pour les agriculteurs, celui des vendanges, de la récolte du melon ainsi que celui de la préparation de la terre par des labours en profondeur (défonçage). A M'kira, commune située à l'extrême limite sud ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, les champs de blé et d'orge attendent depuis le mois de juin d'être moissonnés. En effet, ce n'est que le 2 septembre dernier qu'une moissonneuse-batteuse a enfin daigné pointer du nez, à la grande joie des céréaliculteurs de la localité. « Ce problème est dû à l'inexistence de moissonneuses-batteuses dans notre daïra. Néanmoins, bien avant le début de la campagne moisson battage 2006, nous avions évoqué cela lors d'une réunion tenue au siège de la subdivision agricole de Tizi Ghennif, où il a même été décidé d'essayer de faire appel aux gens de Bouira qui possèdent ces engins, alors que pour presque toute la vallée sud de la wilaya, il n'y a que quatre machines qui tombent souvent en panne », nous confie ce fellah de Tamdikt. Par ailleurs, la récolte de cette année ne peut être que médiocre, comme d'ailleurs dans les localités de Frikat, de Aïn Zaouïa ou de Tizi Ghennif, où les pluies des mois de mars et avril n'ont pas été au rendez-vous. « Il nous est impossible de continuer dans le créneau de la céréaliculture avec toutes ces difficultés, d'autant plus que nous ne recevons aucune aide de l'Etat. Il est plus bénéfique pour nous de produire du fourrage qui n'a pas de frais », nous déclare tout de go ce céréaliculteur. Au demeurant, située à l'extrême sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, limitrophe de la localité de Chabet (Boumerdès), cette zone agraire de la commune de M'kira s'était toujours distinguée par ses champs de céréales. « Avec ce qui nous est arrivé cette année, c'est le coup fatal qui est donné à la céréaliculture dans notre localité », termine notre interlocuteur.