Alors que nous quittions Achebrache, localité située non loin de Tin Zaouatine, en direction de Gao, une nouvelle fait reculer le premier véhicule des combattants du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), qui nous escortent. De notre envoyée à Achebrache (nord du Mali). Les visages se crispent. Le responsable de la sécurité s'avance vers nous, la mine atterrée. «Désolé, nous devons revenir sur nos positions. AQMI vient de prendre en otage le consul d'Algérie à Gao. Nous devons emmener des renforts pour y aller», déclare le commandant Moussa Ag Ahmed, membre du bureau national du MNLA et responsable de la région d'Achebrache. C'est le choc. Il reste collé à son téléphone Thuraya. Des contacts avec le responsable militaires du MNLA se succèdent. Nous rebroussons chemin. «Il faut revoir notre plan. Il n'est pas question de prendre de risque. Ils sont nombreux et armés, ils peuvent surgir à n'importe quel moment dans le désert, d'autant que nous allons passer par des endroits désertiques considérés comme des zones de passage», explique le commandant Moussa. Pour l'instant, il se dit formel sur l'identité des auteurs du rapt : des membres d'Al Qaîda. «Nous avons des informations avérées sur leur identité. Nos combattants sont en train de les chercher, parce que nous avons perdu leur trace…», relève l'officier. «Nous sommes très peinés par cet enlèvement que nous dénonçons avec force. Nous n'avons aucun problème avec l'Algérie que nous respectons beaucoup. Nous ferons tout pour que ces groupes qui portent atteinte à notre combat ne puissent plus sévir sur notre territoire. Il n'est pas question de taire ce genre d'acte qui salit notre combat…», déclare le commandant Moussa. Tous les combattants que nous côtoyons depuis trois jours se déclarent choqués et se sentent terriblement gênés. «Ils viennent de commettre l'irréparable. Ils ont signé leur arrêt de mort. Le peuple de l'Azawad n'oubliera jamais cette trahison.»