Une nouvelle augmentation des tarifs de transports sur les lignes de la vallée de la Soummam devrait intervenir dans les jours qui viennent. Ainsi, les déplacements des travailleurs et des étudiants qui rallient tous les jours la ville de Béjaïa coûteront plus chers comme coûte plus cher, depuis quelque temps, la majeure partie des navettes secondaires ou locales. Il y a moins d'un mois, une augmentation similaire avait provoqué la colère des citoyens de Toudja qui, excédés, ont procédé à la fermeture de la route. Des épisodes de protestation similaires ont été par ailleurs vécus à Tala Hamza, Oued Ghir et Béjaïa-Ville où un appel au boycott des fourgons a été même lancé, soulignant le fossé qui s'était creusé entre les transporteurs et les usagers. « On avait cru sortir de la situation de monopole pour avoir le choix que peut conférer l'ouverture du créneau au privé. Or nous voilà sous le diktat de transporteurs très pressés de s'enrichir mais ne se préoccupant guère du confort des usagers. » L'enseignant qui nous parle rappelle le vain engagement pris par le syndicat des transporteurs de la ville de Béjaïa, il y a plusieurs mois au moment de l'augmentation, d'améliorer les prestations et d'exiger entre autres le port de tenues « correctes » aux receveurs. Un maquettiste en bâtiment qui a l'habitude de prendre le fourgon entre Béjaïa et Tazmalt dit franchement être désespéré quant à lui de voir s'améliorer les conditions de ses déplacements. « Je me sens presque humilié à chaque fois que je dois faire le trajet. On vous transporte comme de la marchandise et puis, dites moi, c'est quoi cette histoire de fourgons aménagés ? Je n'en retiens personnellement, et sans doute il n' y a que cela à retenir, que le fait que l'on a ajouté des strapontins pour des histoires de rentabilisation, quitte à saturer dangereusement l'habitacle, le tout et c'est ce que je ne comprends pas, sous la couverture de la loi. »