Les travailleurs de la Socothyd (Issers, Boumerdès) ont observé, hier, un arrêt de travail en solidarité avec dix de leurs collègues suspendus de leurs fonctions. Sur place, ils nous ont déclaré qu'ils ne mettront pas fin à ce mouvement de protestation provoqué par la décision du conseil de l'administration de l'entreprise de licencier onze travailleurs accusés de perturber le bon fonctionnement de l'usine, si ceux-ci ne sont pas réintégrés. Les onze employés avaient été suspendus sur décision du conseil d'administration qui s'est réuni le 11 février courant afin de statuer sur leur sort. Ils sont accusés d'organiser et de participer à une grève illégale et d'entraver le PDG dans l'exercice de ses fonctions. Hier, lorsque les dix travailleurs licenciés se sont vu refuser l'accès à l'intérieur de l'usine, les autres ont immédiatement riposté par un débrayage. « Bien que licenciés le 11 février, ils ont continué à travailler normalement jusqu'à la fin de la semaine dernière et aujourd'hui la direction a voulu mettre à exécution cette décision que nous refusons parce qu'arbitraire. Pis, trois autres travailleurs viennent d'être intimidés par une plainte qui aurait été déposée contre eux », nous ont déclaré les protestataires. Pour le PDG, M. Achaïbou, « la décision de sanctionner les perturbateurs a été prise par le conseil d'administration suite aux perturbations qui ont secoué l'entreprise ces derniers jours ». « Par conséquent, dira-t-il, il m'est impossible de la remettre en question. Cependant nous avons promis aux travailleurs de tout faire pour ramener le conseil à de meilleurs sentiments pour lever la sanction si l'ordre revient dans l'usine. Chose que les travailleurs n'ont pas voulu comprendre. » La seule solution à la crise que traverse la Socothyd, estime le PDG, réside dans l'installation d'une section syndicale. Ce pour quoi il exhorte l'UGTA à organiser le plus vite possible une assemblée générale élective pour pouvoir remplacer le conseil dissous. Mais l'union de wilaya de l'UGTA, elle, considère que le climat qui règne dans l'entreprise n'est pas favorable pour une telle réunion.