Les travailleurs de la Société de production du coton hydrophile (Socothyd) des Issers (Boumerdès) étaient hier encore en grève. Ce débrayage a été déclenché avant-hier pour protester contre la décision de l'union locale de l'UGTA de Bordj Menaiel de suspendre un cadre syndical de la section de l'usine, jusqu'à sa comparaison devant la commission de discipline. Cette décision - conservatoire - est conforme aux dispositions du règlement intérieur de la centrale syndicale, nous a-t-on expliqué hier à l'union de wilaya de l'UGTA de Boumerdès, invoquant des motifs d'« indiscipline » à l'encontre du chargé de l'organique au sein de la section syndicale de Socothyd. Celui-ci nous a expliqué : « Le conseil, dont je fais partie, a été élu dans la transparence et des parties à l'ombre tentent de tirer les ficelles pour placer à la tête de la section qui elles veulent. » Dans une pétition adressée aux autorités, les travailleurs grévistes (95% des effectifs, selon la section syndicale de Socothyd) réclament l'installation d'une commission d'enquête à même de « dégager les raisons qui se cachent derrière la suspension » de leur collègue que l'union locale désire introduire devant la commission de discipline. Ce n'est pas la première fois que cette décision provoque un arrêt de travail à la Socothyd. Au lendemain de la décision de suspension d'Ahmed Mekiri, le 5 juin dernier, les travailleurs avaient observé un arrêt de travail. Ils ne reprendront qu'à l'annonce, le 6 juin, de l'annulation de la suspension. Le 22 du même mois, l'union locale revient à la charge et les travailleurs ripostent par un autre débrayage. Le dernier mouvement de grève a commencé avant-hier. Et « il se poursuivra si l'UGTA ne respecte pas le choix des travailleurs », menace-t-on. Au demeurant, c'est l'intérêt des travailleurs et de l'économie nationale qui est en jeu et c'est la santé de Socothyd, déjà trop éprouvée, qui est menacée dans de tels « conflits ».