Cinq travailleurs de Socothyd, sise aux Issers (Boumerdès), ont été convoqués hier devant le juge près le tribunal de Bordj Menaïel qui devait statuer, en référé, sur la plainte déposée par le PDG de l'entreprise suite au mouvement de grève observé la veille. Entendus en tant qu'« animateurs du mouvement de protestation », ils ont eu à répondre des chefs d'inculpation de « grève illégale », « fermeture du portail et de la porte du bloc administratif de l'unité », « empêchement du directeur d'exercer ses fonctions » et « empêchement de l'inspecteur du travail d'accéder à l'intérieur de l'usine », selon les termes de la citation. « La justice a statué en faveur du PDG faisant obligation aux travailleurs d'ouvrir les portes et de laisser celui-ci accéder à son bureau », a-t-on appris hier en milieu d'après-midi auprès de la chargée du contentieux de l'entreprise. Les mis en cause ont déclaré : « Nous avons fermé le portail pour des raisons de sécurité. C'était une décision de tous les travailleurs. » Les travailleurs ont, au terme d'une assemblée générale, installé une cellule de crise « pour suivre l'évolution des événements ». Ils ont par ailleurs réitéré leurs revendications, à savoir le départ du PDG, la désignation d'un directeur intérimaire, l'installation d'une commission d'enquête et l'élection, dans les plus brefs délais, du conseil syndical de l'entreprise. A l'origine des « déboires » de Socothyd, la suspension par l'union locale (UGTA) de Bordj Menaïel d'un syndicaliste (élu par ses pairs) de Socothyd. Ce qui a entraîné la dissolution de toute la section par les instances de l'UGTA et provoqué un mouvement de protestation qui dure depuis le mois de juin 2005. Hier, des membres de la cellule de crise nous ont déclaré qu'ils continueront toujours de refuser l'accès du PDG à son bureau pour y travailler. « Cela dit, si c'est pour récupérer des objets personnels, il peut y entrer », ont-ils préciser.