Les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon. Si, auparavant, on justifiait ce qui s'apparente à un embargo économique par la dégradation de la situation sécuritaire et l'instabilité politique, force est de constater que malgré l'amélioration de ces deux indicateurs, l'Algérie est toujours boudée. Les visites de délégations d'hommes d'affaires n'ont rien donné de concret jusqu'à présent. Les investissements directs étrangers (IDE) sont minimes. Dans la sous-région du Maghreb, l'Algérie est le pays le moins attractif. Cet état de fait s'est vérifié à plusieurs reprises. Les entreprises étrangères optent le plus souvent pour le Maroc ou la Tunisie. Les hommes d'affaires étrangers se frottent les mains après avoir conclu des contrats pour la fourniture de produits ou d'équipements mais rarement de partenariat pour un investissement. Ils évoquent pour justifier leurs réticences à s'installer en Algérie des obstacles qui rendent le climat des affaires défavorable à l'investissement. L'argument qui revient tel un leitmotiv est lié au système bancaire. Les autorités ont beau claironner que la réforme financière avance à grands pas, cela ne semble pas donner confiance aux opérateurs économiques étrangers. Ces derniers sont très attentifs aux changements apportés dans le domaine. Beaucoup d'entre eux applaudiront la mise en œuvre depuis le 8 février dernier du système ARTS (Algeria Real Time Settlements) grâce auquel les virements bancaires en temps réel de tout montant égal ou supérieur à un million de dinars sont désormais possibles. Il s'agit là d'une avancée considérable mais insuffisante. Les investisseurs étrangers sont particulièrement sensibles à la question des transferts des capitaux en devises de et vers l'étranger qui est sujet à des restrictions en Algérie. L'archaïsme du système bancaire n'est pas le seul grief retenu contre l'Algérie. Il est également souvent question du foncier industriel. Les projets d'investissement buttent fréquemment sur l'indisponibilité d'assiettes foncières. Par ailleurs, le manque de transparence et de visibilité dans la gestion des affaires économiques dissuadent les investisseurs à mettre les pieds dans l'environnement économique algérien. Indice élevé de corruption et gestion opaque plaident en défaveur de l'Algérie qui a recueilli environ 2 milliards de dollars d'IDE en 2004. La méconnaissance de l'économie algérienne est un autre élément à prendre en compte. Le Maroc et la Tunisie fournissent beaucoup d'efforts pour rendre leurs pays respectifs attractifs en matière d'IDE. La Tunisie a ouvert des représentations de son organisme pour la promotion des investissements dans six capitales occidentales.