Une délégation d'hommes d'affaires allemands séjournera du 5 au 10 février prochain en Algérie. L'Algérie renoue avec les délégations étrangères. A la veille de la signature du traité d'amitié entre l'Algérie et la France, qui interviendrait au courant de ce premier semestre, c'est au tour de la péninsule ibérique de se rapprocher d'Alger. La conclusion samedi dernier du traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage entre l'Algérie et le Portugal et auparavant un autre accord similaire avec l'Espagne, révèle une véritable compétition autour du marché algérien. La reconversion de la dette algérienne et la relance des investissements directs étrangers qui constituent le parent pauvre de l'économie algérienne, sont inscrites en bonne place dans les discussions bilatérales. C'est surtout au moment où l'Algérie qui se prépare à adhérer à l'OMC et à sceller son accord d'association avec l'Union européenne et que près de 1200 entreprises sont ouvertes à la privatisation que les pays européens se bousculent au portillon. C'est un marché vierge qui s'offre à eux, d'autant plus que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée et que le nouveau code des investissements leur offre de multiples avantages. L'Algérie qui réalisée au cours des dernières années un taux de croissance appréciable et qui a pris une batterie de mesures tendant à réformer le système bancaire et à instaurer la bonne gouvernance, n'est désormais plus ce no man's and pour les investisseurs. Après donc la visite de travail de deux jours effectuée samedi et dimanche derniers par le Premier ministre portugais, M.Pedro Santana Lopes en Algérie, c'est au tour du ministre espagnol de l'Industrie d'effectuer, depuis hier une visite similaire dans notre pays. Fini donc les réticences chez les milieux d'affaires qui commencent peu à peu à renouer avec le marché algérien et surtout à mieux comprendre ses mécanismes. D'ailleurs, le Premier ministre portugais a fait part, lors de la conférence de presse animée, conjointement avec M.Ahmed Ouyahia, «de l'engagement des entreprises portugaises à investir en Algérie», ajoutant que les deux pays «vont travailler très rapidement et en permanence sur des lignes de financement afin de créer des conditions et des opportunités d'investissements pour être au niveau des autres pays présents en Algérie». Ce regain d'intérêt pour l'Algérie, a-t-il tenu à préciser, s'explique par des «raisons politique et géographique ainsi que par la conjoncture économique favorable de ce pays (l'Algérie) où le Portugal veut s'associer au plan de développement, à la construction d'infrastructures et au programme de privatisation initié par le gouvernement». Par ailleurs, un protocole d'accord de partenariat a été signé entre la Société de gestion des participations (SGP-Sintra) et la société portugaise Texei Edward portant sur la coopération dans le domaine des travaux publics. En outre, les Chambres de commerce des deux pays ont paraphé un accord portant création d'un Conseil d'hommes d'affaires algéro-portugais. A l'instar d'autres pays européens qui se disent prêts à participer à la concrétisation du programme du chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, notamment dans les secteurs de l'habitat et des travaux publics, les Portugais se mettent, eux aussi, de la partie. Le secteur touristique n'est pas en reste des opportunités d'investissement, puisqu'une délégation de patrons d'agences de voyage portugaises sont attendus à Alger dans les tout prochains jours. Un secteur qui intéresse aussi les Espagnols, à la lumière de la visite de travail qu'a effectuée, lundi et mardi derniers, en Algérie, le ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, José Montilla Aguilera. L'Espagne qui est aussi un partenaire énergétique de premier plan pour l'Algérie est appelée à renforcer la coopération qui existe déjà entre les deux pays, dont le projet de gazoduc Medgaz devant relier directement l'Algérie à l'Espagne, pour la fourniture du gaz naturel algérien à l'Espagne, actuellement desservie par le gazoduc Maghreb Europe. Cette coopération a été renforcée également récemment par l'attribution à la société pétrolière espagnole Repsol-Gas Natural, projet gazier intégré de Gassi Touil-Rhourd-Nouss et du projet de câble électrique sous-marin. Le secteur des hydrocarbures attire aussi les investisseurs portugais qui sont « intéressés par des prises de participation dans des entreprises algériennes notamment dans le domaine de l'exploration», indique M.Santana. A noter enfin qu'une délégation d'hommes d'affaires allemands séjournera du 5 au 10 février prochain en Algérie. Cette visite, indique le ministère de la Petite et Moyenne entreprise, est organisée par Afrika Verein, une association allemande spécialisée dans la promotion de la PME.