Le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) maintient son mot d'ordre de grève illimitée à partir du 15 avril, après plusieurs débrayages cycliques qui «n'ont suscité aucune réaction du ministère de la Santé». «Malgré les tentatives de déstabilisation dont notre mouvement fait objet, nous maintenons cette grève illimitée jusqu'à l'aboutissement des points contenus dans la plateforme de revendications», a souligné le docteur Yousfi, président du SNPSSP, lors d'un point de presse tenu hier au siège du syndicat à Alger. Il est prévu également un rassemblement le 16 avril devant le ministère de la Santé. Selon le syndicaliste, les méthodes de répression de la tutelle sont dignes d'un autre âge : ponctions sur salaire et convocation des responsables imposées de manière «illégale» aux grévistes qui sont déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation. «Ces méthodes ne nous feront pas fléchir, puisque nous y avons déjà été confrontés à la naissance du mouvement de protestation», nous dit-on. Le SNPSSP dénonce, dans le même sillage, le blocage du versement des augmentations salariales décidées au profit de tous les travailleurs de la Fonction publique, jugé par le Syndicat comme étant un moyen de pression utilisé par la tutelle. «Le ministère ne réussira jamais à séparer le bureau national du Syndicat de sa base avec les campagnes de déstabilisation pratiquées», soutient le conférencier. M. Yousfi a révélé avoir reçu des menaces de «liquidation physique» par téléphone. Il explique que le message était lié à la grève et qu'il en a informé les services de sécurité ; mais aucune information n'a été obtenue sur la provenance de ces messages qui révèlent un stade grave de «pourrissement». Revenant sur les différentes grèves tenues depuis le début de l'année, M. Yousfi dénonce la rupture unilatérale du dialogue : «Le ministère n'a donné aucune suite aux revendications des spécialistes.» Et de souligner qu'au lieu de débattre des problèmes de la corporation, M. Ould Abbès a confié à un autre responsable la tâche de rencontrer les représentants des spécialistes à l'institut paramédical au lieu du ministère. «C'est du jamais vu, c'est le mépris total envers les représentants des spécialistes», estime le docteur Yousfi. Pour rappel, les revendications des spécialistes sont liées à l'amendement du statut des spécialistes, la levée de la discrimination en matière d'imposition salariale et la redéfinition des modalités de promotion. La réouverture du dossier de la carte sanitaire figure aussi parmi les revendications du SNPSSP.