De notre envoyé spécial à Skikda Nasser Hannachi L'année dernière, selon des statistiques de la direction du tourisme de la wilaya de Skikda, l'antique Rusicada avait accueilli plus de 5 millions d'estivants. Pour cette année, on craint que le nombre soit revu à la baisse. Le Ramadhan qui occupe presque la totalité du mois d'août écourtera considérablement les vacances. Les premiers rushs n'ont pas encore été enregistrés. L'année scolaire qui vient tout juste de se clôturer, les examens de fin d'année, pour les parents dont les enfants ont passé la 6ème, le BEM ou le bac, et la Coupe du monde, ont également retardé le début des vacances. Cependant, les non-concernés par les examens de fin de cycle ont déjà foulé les plages de Ben M'hidi (ex-Jeanne d'Arc). Toutefois, la ville de Skikda s'attend à une marée humaine au cours du mois de juillet. Aussi des préparatifs ont-ils été lancés avant l'ouverture de la saison. Selon des informations recueillies auprès des responsables de cette ville industrielle (Skikda est un port pétrolier) qui veut exploiter tous ses atouts pour devenir une destination touristique, la Protection civile a ouvert le bal dernièrement en organisant des portes ouvertes en vue de sensibiliser les citoyens campeurs ou estivants aux mesures à prendre une fois installés sur les plages. Il a également été question pour les responsables de la Protection civile de présenter la nouvelle carte de secours devant garantir la dotation de la plupart des plages autorisées, une vingtaine au total s'étalant sur les communes du littoral, de moyens de sauvetage et d'intervention rapide. Au chapitre sécurité des personnes, la Gendarmerie nationale, comme à l'accoutumée, a réactivé son plan d'action «Delphine». La ville de Skikda veut réussir sa saison estivale. Quelques plages ont été concédées à des opérateurs privés pour y installer tables, chaises, parasols et autres commodités qu'ils loueront moyennant 600 ou 800 DA la journée. «Il faut reconnaître que depuis le recours à cette formule, bien que, floue au départ, les plages sont mieux entretenues. Le sable est sans détritus et l'environnement est ainsi préservé», témoigne un habitué des lieux. C'est la direction du tourisme qui chapeaute l'opération de concession depuis 6 ans. «Une soumission suivie d'adjudication détermine les éventuels locataires dont les contrats s'étalent sur 5 ans», explique-t-on auprès de la direction de la wilaya du tourisme. Il est à noter que le nettoiement des sites touristiques avait été entamé avant le démarrage officiel de la saison. Une entreprise de wilaya travaillant de concert avec la Direction de l'action sociale (DAS) a dégagé 8 groupes formés de 8 agents qui ont entrepris de ramasser les déchets rejetés par la mer ou jetés volontairement par d'inciviques citoyens. Pour sa part, la commune a débloqué plus de 9 millions de dinars pour réhabiliter ou réaliser de nouveaux postes de surveillance destinés à la Protection civile. Les sites concernés sont la grande plage de «Stora», à quelques encablures du centre-ville et du port, et la plage Larbi Ben M'hidi, la plus sollicitée par les Constantinois, car on peut y accéder sans devoir passer par le centre-ville de Skikda embouteillé. Les estivants choisissent ces plages car elles jouissent d'une sécurité maximale en raison de leur proximité du commandement de la Gendarmerie nationale. Il faut reconnaître aux gendarmes leur travail sur le terrain où ils sont continuellement en patrouille. Dans la ville, c'est la police urbaine qui se charge de la sécurité ; les 6 communes hors agglomérations relèvent de l'autorité de la gendarmerie qui veille au grain. Concernant les infrastructures de base, Skikda s'est lancée dans la construction de 4 hôtels dont le plus étoilé se situe à Larbi Ben M'Hidi et qui appartient à un opérateur privé. Le taux d'avancement des travaux de réalisation de cet hôtel évalué à 1,75 milliard de dinars, est de 60%, atteste une source fiable. Mais le tourisme local reste faible dans cette wilaya tant que les mesures d'accompagnement n'ont pas encore vu le jour en totalité, ce qui n'empêche pas la ville de Skikda de déployer ses charmes, comme elle peut.