Plusieurs infrastructures sportives et culturelles, situées dans les communes de ce cette wilaya, ont été détournées de leur vocation initiale. Le secteur de la jeunesse et des sports, dans la wilaya de Aïn Defla, pour lequel des enveloppes financières conséquentes ont été allouées, n'arrive toujours pas à se hisser au rang souhaité par la population, estiment des connaisseurs. Ces derniers se réfèrent, non sans nostalgie, à des époques où il ne reste que des souvenirs où plusieurs disciplines étaient portées par des stars avec des moyens du bord : cyclisme, boxe, football et plus récemment handball et volley-ball qui faisaient également partie des sports capables de drainer les foules. Quant au handisport, il faut souligner que des jeunes handicapés, dont des non-voyants, se sont tournés vers la wilaya voisine de Blida pour y pratiquer leur activité préférée, nous confie un jeune non-voyant résidant à Khemis Miliana. Aujourd'hui, et en dépit des subventions de l'Etat, les résultats sur le terrain déçoivent, voire suscitent, parfois la colère des amoureux du sport. S'il est indéniable que les projets en cours de réalisation peuvent rassurer, les concernés, quant à eux, craignent que les prochaines structures, à l'image de celles qui existent déjà, soient dépourvues d'âme et livrées au néant. Car il existe des infrastructures en ville ou en milieu rural ne disposant que du minimum, quand elles ne sont pas carrément fermées ! C'est le cas de la maison de jeunes de la localité de Feghaïlia (ouest du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla) fermée depuis des années, selon des sources locales et que les jeunes voudraient pouvoir exploiter pour mettre fin à l'oisiveté dans ces régions trop silencieuses. Au niveau des localités d'El Annab, Louroud relevant de la commune d'El Amra (nord-ouest du chef-lieu de wilaya), les jeunes sont confrontés depuis longtemps à l'absence totale d'espaces de ce genre, soutiennent des sources locales. Pour rappel, ces quartiers défavorisés sont nés de l'exode rural ayant caractérisé toute la région durant la décennie noire. Depuis, les promesses des pouvoirs publics sont restées lettre morte, selon des habitants. A ces derniers, le responsable du secteur promet de se rendre bientôt dans ces localités tout en prenant soin d'ajouter : «Notre visite ne se fera pas dans le cadre de la campagne électorale !» A Khemis Miliana, ce sont des espaces destinés aux activités pour la jeunesse que l'on a remplacés par d'autres, comme c'est le cas au niveau des quartiers de Dardara et d'Essalem où la salle polyvalente a été transformée en clinique, en attendant la réhabilitation de la polyclinique de la cité Halaïmi. Ces défaillances seraient dues à un manque d'encadreurs, selon le directeur de la jeunesse et des sports, alors que paradoxalement, des jeunes universitaires ou issus de la formation professionnelle sont confrontés au chômage. Les ressources financières, en revanche, existent, reconnaît le même responsable. Reste à savoir comment sont gérées ces subventions, s'interrogent des gens soucieux de l'avenir des jeunes et de la pratique sportive dans cette wilaya.