Le drapeau en berne en signe de deuil suite au décès de Ben Bella, accroché au fronton de la maison de la culture Mohamed Laïd Al Khalifa de Batna, n'a pas empêché, hier en milieu de journée, les militants du FNA d'user de tambours, de derboukas et même d'esquisser quelques pas de danse pour accueillir leur président. Ils étaient nombreux, venus de plusieurs daïras, pour écouter un discours débordant d'accusations à l'encontre du pouvoir. Le premier responsable du FNA, se lançant dans des conjectures, est allé jusqu'à déclarer que «le pouvoir est composé de 100% de voleurs et de corrompus», fustigeant les députés, les accusant d'avoir cautionné la violation de la Constitution. Interrogé par El Watan sur qui a appelé les députés à l'assentiment de cette violation, Moussa Touati répond, en usant de diplomatie et en évitant le lèse-majesté : «Les forces occultes.» Entrecoupé d'ovations et de youyous, il se plaisait à s'attarder sur des déclarations du style «celui qui vole des milliards n'est pas touché et celui qui vole un portable écope de 5 ans de prison». Enfin, Touati remet en cause les 50 ans d'indépendance en rappelant, avec beaucoup de modestie, que si la fraude ne commandait pas les élections, le FNA aurait été la première force du pays. Après une longue standing ovation, il cède le podium à Ayach Khenchali, tête de liste FNA de Batna, qui insiste sur le taux de participation en appelant les militants à aller aux urnes le 10 mai, chacun avec toute sa famille, comme au bon vieux temps : le chef de famille prend les cartes de vote de la smala et décide à leur place.