Dans une déclaration adressée à la presse, le député Kamel Haddad du Front national algérien (FNA) fait état de la défiance et du retrait de confiance exprimés par les militants de la wilaya de Constantine à l'égard du président de ce parti, Moussa Touati, et annonce la décision de ces militants de rejoindre le comité de sauvegarde du parti, fort, lit-on, du soutien de 13 des 17 membres fondateurs. Le signataire de cette déclaration datée du 27 décembre explique par la suite la sentence des frondeurs qu'il attribue à l'« unilatéralisme, la mauvaise gestion des affaires organiques et financières et l'abandon total de la base militante dans la majorité des wilayas » du président du parti. Autres reproches cités par ce député : « La démarche anachronique » et « l'incohérence » dans les sorties médiatiques de Moussa Touati, rappelant à cet effet les premières instructions que ce dernier avait données lors de l'élection présidentielle du 8 avril 2004 aux militants FNA pour voter à blanc, avant d'afficher son soutien au candidat Benflis « qu'il a accompagné durant toute la période électorale ». Outre cela, le député Haddad dénonce « la gestion catastrophique des finances », s'interrogeant, à ce titre, au sujet d'un « pactole de presque 3 milliards de centimes », citant notamment les « 500 millions de centimes reçus lors des législatives de mai 2002, 300 millions reçus lors des locales d'octobre 2002, 160 millions/an de l'Etat pour les 8 députés FNA et les 5000 DA mensuels versés par chaque élu local ». Cela étant, le député FNA de la wilaya de Constantine accuse, par ailleurs, le président du parti d'avoir procédé, afin de faire taire ses détracteurs, à « l'exclusion de 5 députés, dont 3 font partie du bureau national en plus du secrétaire national chargé de l'organique en violation du règlement qui prévoit le passage devant une commission de discipline de tout militant en cas de faute grave ». Il répond enfin au président du FNA, lequel aurait reproché aux députés de son parti de s'aligner parfois sur les thèses du FLN et du RND, lui rappelant que « le Front national algérien est un parti d'extrême gauche, appartenant à la famille nationaliste et il ne peut apporter une caution aux trotskistes du PT ni aux islamistes du MRN ou du HMS ».