De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Malgré une récolte de 700 000 quintaux de pomme de terre d'arrière-saison, réalisée en 2010, les assurances faites par les services agricoles (DSA) sur un fléchissement immédiat du prix de ce tubercule sur les marchés locaux ont été contredites sur le terrain, ces dernières semaines. En effet, au cours du mois de janvier dernier, le prix du kilo de pomme de terre était proposé à 30 Da sur les étals du marché hebdomadaire. Depuis, le prix de ce tubercule est passé à 50 puis 60 Da, chez les marchands de fruits et légumes de Bouira. Alors qu'au niveau d'autres localités, des citoyens nous ont affirmé, la semaine dernière, que le kilo de tubercule était affiché à 65 Da, au même moment, les prix de certains produits alimentaires, comme les fèves, le chou-fleur ou les oranges qui sont des produits de saison, ont flambé, au grand dam des consommateurs. Selon les explications de commerçants, l'augmentation est due aux conditions atmosphériques qui ont empêché les agriculteurs d'entamer la récolte, au niveau du plateau d'El-Esnam ou les plaines des Arribs, à Ain-Bessam, mais aucune information n'est donnée sur les quantités de pomme de terre stockées et qui devaient être normalement mises sur le marché afin de réguler les prix et permettre aux consommateurs d'être à l'abri de toute spéculation. Du coup, la fourchette de prix entre 20 et 25 DA/kg s'avère pour ces derniers être une parole en l'air, du fait que ce seuil fixé n'arrange pas les producteurs. Pour ces derniers, la production du tubercule obéit à plusieurs facteurs, à commencer par l'augmentation du prix de la semence de pomme de terre et des autres produits (engrais, herbicides, etc…). Notons que la culture de la pomme de terre est répartie entre les périmètres agricoles d'El Asnam (1300 ha) et d'Aïn Bessem (900 ha), ce qui représente une surface globale de 2 200 ha. Selon les responsables du secteur en question, les performances atteintes par la production du tubercule ont été possibles suite à l'introduction, en 2009, du système de régulation de produits alimentaires de large consommation (Syrpalac), lequel a contribué, dans une grande mesure, à la relance de la filière de la pomme de terre dans la wilaya, grâce notamment aux diverses garanties qu'il offre aux agriculteurs, assurés, entre autres, de toucher la différence du prix de vente de leur production, s'ils la cèdaient à moins de 20 DA le kg. Par ailleurs, les producteurs indiquent que le stockage de la pomme de terre pose problème dans la wilaya de Bouira, ce qui les obligeant à vendre directement leur produit aux commerçants qui se présentent souvent au niveau de leur champ. Il y a lieu de signaler que les capacités de stockage de la wilaya ne dépassent pas les 24 000 m3, soit un volume correspondant à seulement 120 000 quintaux de pomme de terre