Le premier tour de la présidentielle française a réservé de nombreuses surprises. Le président sortant arrive en seconde position derrière le représentant du Parti socialiste, alors qu'un Français sur cinq a voté pour l'extrême droite. Paris. De notre correspondant Trois points et un monde séparent François Hollande et Nicolas Sarkozy. C'est la première fois qu'un président sortant arrive au premier tour. Le premier tour s'énamoure pour François Hollande et... penche à droite. Le candidat du Parti socialiste arrive en tête, l'actuel de l'Elysée deuxième et la grande surprise est la représentante du Front national ; un Français sur cinq a voté pour la fille de Jean-Marie Le Pen. François Hollande a gagné son pari. Il est en tête du premier tour et prend une avance non négligeable sur Nicolas Sarkozy. Trois points chez presque tous les sondeurs. Et la danse du ventre a commencé à qui va séduire les électeurs du Front national. Le secrétaire général du parti présidentiel, Jean-François Copé, a dû bien apprendre les éléments du langage de l'Elysée : «On va s'adresser aux Français en leur demandant ce qu'ils veulent pour les années qui viennent. Que l'on n'oublie pas que le rendez-vous, c'est le 6 mai. Que le message est sur le contrôle strict de l'immigration, l'insécurité, la réduction des déficits budgétaires et le rendez-vous du pouvoir d'achat.» Immigration, insécurité, ce n'est plus un clin d'œil au FN mais une drague trop lourde. Son candidat, Nicolas Sarkozy, est crédité de 25,5% des voix au premier tour de l'élection présidentielle. Le président-candidat se qualifie pour le second tour mais arrive deuxième derrière le candidat socialiste, François Hollande. Et, pour la première fois, les instituts de sondage ne peuvent être mis en cause tant les résultats sont proches des estimations. Front anti-Nicolas Sarkozy Distancé par le candidat PS dans la majorité des sondages pour le premier tour, effectués avant le 22 avril, le président-candidat est donné perdant au second tour dans toutes les études. Celles-ci donnent François Hollande vainqueur avec 6 à 10 points d'écart. Les dirigeants du Front national semblent avoir fait l'impasse sur Nicolas Sarkozy et commencé à espérer ramasser les divisions de l'UMP. La fille de Jean-Marie Le Pen s'est bien interdit de donner une consigne de vote pour le second tour, rêvant de recueillir les rapatriés du parti présidentiel, soucieux de garder leur circonscription législative. Le Modem, le parti de François Bayrou, continue de jouer sur le «ni ni» et le «oui oui». Ces deux partis sont déjà dans le 3e tour, les législatives. Pour François Hollande, le report de voix semble plus simple. Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, ne fait pas dans la subtilité : «Il faut battre Nicolas Sarkozy.» Il demande à ses sympathisants de voter François Hollande comme si c'était lui, sans doute ni ressentiment. La candidate Eva Joly a demandé la même chose à ses électeurs. Tous les sondages continuent de donner François Hollande gagnant devant Nicolas Sarkozy avec un écart frôlant les 10 points. Le duel Hollande-Sarkozy s'annonce dur jusqu'au 6 mai. La principale faiblesse de Nicolas Sarkozy réside dans ses réserves de voix pour le second tour.